DÉSILEUSES AUTOMOTRICES : L'OFFRE S'ÉLARGIT

La désileuse automotrice remplace un tracteur, une remorque mélangeuse et un engin de chargement.PHOTOS © D.L.
La désileuse automotrice remplace un tracteur, une remorque mélangeuse et un engin de chargement.PHOTOS © D.L. (©)

NEUVES OU D'OCCASION, LES DÉSILEUSES AUTOMOTRICES SÉDUISENT DE PLUS EN PLUS D'EXPLOITANTS. PERFORMANCES ET TECHNOLOGIES FONT OUBLIER LEUR COÛT, ENCORE UN PEU ÉLEVÉ. PLUSIEURS CUMA UTILISENT CET ÉQUIPEMENT.

NEUVE, UNE DÉSILEUSE AUTOMOTRICE SE NÉGOCIE entre 120 000 et 140 000 €, voire davantage pour les modèles haut de gamme ou de grosse capacité. Malgré ce prix, le nombre de machines mises en service chaque année progresse. La raison ? Des performances sans cesse améliorées, doublées d'une profusion d'équipements. Si seules les exploitations importantes peuvent se permettre un tel investissement en individuel, de plus en plus de producteurs se regroupent, notamment en Cuma, pour s'équiper.

La rentabilité de l'investissement dépend alors de la distance entre les exploitations. La fédération des Cuma estime que cet achat devient intéressant à partir d'un quota de 100 000 litres par kilomètre de tournée : si un groupe de fermes totalise par exemple 2,1 millions de litres de lait, le trajet à effectuer pour passer sur chaque exploitation et revenir au point de départ ne devra pas excéder 21 km.

Le marché de l'occasion est également en plein essor et ravit les exploitations individuelles, plus modestes. Attention dans ce cas à bien estimer la valeur du matériel (voir encadré).

LES BOLS À VIS VERTICALES DOMINENT LE MARCHÉ

Si quelques constructeurs proposent encore des cuves à une ou plusieurs vis horizontales, les bols à vis verticales dominent largement le marché, en raison notamment d'un coût d'entretien moins élevé. Les machines à vis horizontales réalisent tout de même du bon travail à condition de bien surveiller le temps de mélange. Pour une exploitation comprenant plusieurs sites ou dans le cas d'une Cuma, l'automotrice peut être amenée à effectuer jusqu'à 50 km par jour. La majorité des constructeurs s'est donc adaptée à cette demande et propose désormais des engins homologués sur route à 25 ou à 40 km/h. Mais la vélocité a un prix : 4 000 à 10 000 € supplémentaires pour une version 40 km/h, en raison du dimensionnement des moteurs hydrauliques, des freins et des suspensions. À noter que l'immatriculation n'est pas obligatoire si la désileuse ne va jamais sur la route. Quelques marques proposent même des modèles non homologués, dont certains ne dépassent pas les 20 km/h, avec une décote de 2 000 à 5 000 € par rapport à une version routière.

Le nombre d'animaux à nourrir détermine pour sa part la taille de la cuve, et donc le gabarit total de la machine. Mais attention aussi à la hauteur de la charpente, surtout avec un modèle à vis verticale. Les automotrices sont également imposantes en longueur, occasionnant parfois des problèmes d'accès, notamment quand le porte-à-faux du châssis est important. Quelques marques proposent ainsi des modèles à quatre roues directrices (RMH, Lucas.G...). Kverneland dispose d'un modèle original avec deux roues centrales directionnelles à l'arrière et un très bon rayon de braquage. La plupart des automotrices possèdent deux roues motrices pour un poids à vide allant de 9 à 11 t.

LA FRAISE, LE POINT FORT DES AUTOMOTRICES

Mais même avec quatre roues motrices, l'adhérence n'est pas comparable à celle d'un tracteur. Les chemins doivent être parfaitement stabilisés et les silos taupinières en bout de champs sont à proscrire. Même si les cabines offrent une grande surface vitrée, la présence des rétroviseurs et leurs caméras sont un plus en matière de visibilité. Pour une meilleure insonorisation, plusieurs marques placent le moteur à l'arrière.

La fraise de chargement est l'un des points forts des désileuses automotrices, comparé à un modèle tracté pour lequel un second engin est nécessaire pour charger les aliments. Foin, paille, ensilage ou concentré, elle peut tout avaler. Mais pour obtenir une ration bien mélangée sans déstructurer la fibre ou risquer de « faire de la soupe », les aliments les plus secs et les moins fragiles (foin, concentrés) doivent être introduits en premier, suivis des ensilages en commençant par l'herbe et en terminant par le maïs. Ce dernier ne doit pas être mélangé trop longtemps. La tendance actuelle consiste à proposer des fraises toujours plus puissantes pour diminuer le temps de remplissage. Les constructeurs ont aussi porté leurs efforts sur la forme des couteaux, moins agressive pour les fibres. Selon l'intensité d'utilisation, ces couteaux peuvent se changer au bout d'un ou deux ans, mais leur durée de vie peut être prolongée en les retournant. La hauteur maximale de désilage varie selon les marques entre 4,5 et 6 m : un facteur rarement limitant.

Face à la multiplicité des conceptions d'étables et des types d'auges, chaque marque est en mesure de proposer une distribution à droite ou à gauche, voire parfois des deux côtés en même temps, via une trappe qui s'ouvre sur le côté de la cuve, ou un tapis placé derrière la cabine ou à l'arrière.

TRANSFERT DES DONNÉES PAR CLÉ USB

En option, ce tapis peut se déporter sur le côté si l'auge est distante du couloir d'alimentation. Pour les auges en hauteur, il est possible d'opter pour un second tapis repliable lors du transport.Autre avantage des désileuses automotrices : la pesée instantanée des quantités d'aliments contenus dans la cuve qui offre de multiples avantages. Grâce au transfert de données par clé USB, la plupart des terminaux en cabine peuvent mémoriser des rations établies sur l'ordinateur de la ferme. Ainsi, au moment du chargement de la machine comme pendant la distribution, le chauffeur maîtrise parfaitement la composition de la ration et les quantités apportées à chaque lot d'animaux. Plusieurs constructeurs confient travailler sur la mise au point d'un système de distribution proportionnel à l'avancement : un outil qui permettrait de répartir uniformément le fourrage sur toute la longueur de l'auge. Encore des innovations en perspectives.

DENIS LEHÉ

Des caméras sont disponibles pour faciliter les manoeuvres ou pour surveiller le mélange dans la cuve.

Sur la plupart des modèles, l'acheteur peut choisir une distribution à droite, à gauche, sur le côté ou à l'arrière.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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