PARMI LES 2 360 EXPOSANTS DU SALON DE HANOVRE, DANS LE NORD DE L'ALLEMAGNE, DÉDIÉ À L'ÉLEVAGE, IL N'Y EN AVAIT PAS MOINS D'UNE DIZAINE À PRÉSENTER DES CHAÎNES D'ALIMENTATION AUTOMATISÉE POUR TROUPEAU LAITIER XXL.
AMBIANCE GRANDS TROUPEAUX GARANTIE À EUROTIER, méga salon dédié à l'élevage qui se tient en alternance avec Agritechnica à Hanovre, dans le nord de l'Allemagne. L'édition 2014 s'est déroulée du 11 au 14 novembre et 156 000 visiteurs, dont 30 000 étrangers (3 800 Néerlandais, 2 000 Autrichiens, 1 300 Finlandais, 1 200 Suisses, 1 200 Polonais, 1 100 Français) s'y sont pressés. On y comptait 2 360 exposants, dont près de 50 % internationaux. Ici, nos débats sur la ferme des 1 000 vaches suscitent un profond étonnement. L'agrandissement et l'intensification de la conduite des troupeaux sont admis. Quant au bien-être animal, des vaches qui pâturent peu ou pas, il est le fil conducteur des discussions sur les stands puisque l'on sait que la rentabilité d'un troupeau, qu'il soit de 50 ou 500 vaches, passe par là.
MÉLANGEUSES EN POSTE FIXE OU MOBILE
Autre préoccupation des éleveurs d'Europe du Nord qui, visiblement, pensent encore accroître leur cheptel : le temps de travail. « Nous sommes ici face à des producteurs avec 200 à 250 vaches qui ont en projet une hausse d'effectif de 30 à 40 % », explique-t-on chez Jeantil. Pas étonnant donc de voir autant de constructeurs leur proposer des systèmes d'alimentation automatisée. Ils étaient une dizaine, rassemblés sous un chapiteau dédié pour présenter leur dispositif, dont certains en action. Tous les systèmes y étaient représentés : mélangeuse à poste fixe avec distribution de la ration complète via une bande transporteuse (Pellon, GEA) ou un wagonnet suspendu à un rail (Delaval, GEA...), mélange de la ration dans un wagonnet de distribution suspendu ou guidé par un rail (GEA, Trioliet, One2Feed, Rovibec, Wasserbauer, Hetwin...), ou mélange dans un robot de distribution autonome (Lely, Jeantil). Il y a même aujourd'hui le robot Schuitemaker qui dessile, mélange et distribue tout seul... pour 240 000 € quand même.
JEAN-MICHEL VOCORET
Des roues au robot Trioliet. Trioliet propose une alternative à son robot suspendu à un rail. Le T15, d'une capacité de 3 m3 et doté de deux vis verticales, roule sur quatre roues en losange, dont deux latérales à fonctionnement différentiel pour tourner. L'alimentation est électrique via un rail suspendu auquel le T15 est relié par un câble. Sur ce rail, des capteurs indiquent au robot la direction à prendre.
240 000 € pour un robot qui fait tout, tout seul . Guidé par GPS dans la cour de ferme, par capteurs dans les bâtiments, le robot Schuitemaker fait tout, tout seul. Avec son bras de dessilage, il va taper dans le ou les silos pour remplir sa cuve de 6 m3 dotée de deux vis verticales. Puis il peut aller sous la goulotte à concentrés avant de distribuer la ration mélangée. Ce robot est équipé à l'avant d'une roue qui repousse le fourrage. Il est aussi doté à l'avant et l'arrière d'un double système de sécurité qui le stoppe si une personne ou un animal passe devant. Prix annoncé de cette machine qui sera d'abord proposée aux Néerlandais : 240 000 €.
Le bol mélangeur qui va à l'auge. Sur le stand GEA, un nouveau concept de robot d'alimentation, le Mix Feeder Pro. Ici, pas de wagon qui distribue la ration préalablement préparée dans une mélangeuse à poste fixe, elle-même alimentée via des convoyeurs en fourrages et concentrés stockés dans des réserves. C'est directement le bol mélangeur de 3 m3 doté d'une vis verticale qui se déplace suspendu à un rail le long de l'auge. Sa particularité est son mouvement de basculement de 5° à gauche et à droite, pour assurer un mélange le plus homogène possible en un temps minimum. 
Logettes rafraîchissantes. Injecter de l'eau froide dans un échangeur thermique noyé sous le compost ou le sable d'une logette creuse et protégé par une grille, telle est l'idée de GEA pour rafraîchir les vaches en été dans les bâtiments autrement qu'avec des brumisateurs couplés à des ventilateurs. De l'échangeur, constitué de microtuyaux accolés, sort une eau réchauffée par la température corporelle des animaux couchés qui, eux, se sont refroidis.
Logette creuse plus économe en compost. Spécialiste des éléments en béton préfabriqués pour bâtiments d'élevage, Hartmann propose une logette creuse qui demande beaucoup moins de compost pour la remplir. Son idée : disposer à l'avant de la logette, dont le fond est légèrement relevé, un matelas assez épais. Autre avantage de cette formule : son confort pour l'animal couché sur une logette dont la partie avant est toujours bien sèche.
Matelas de logette intelligent. Les capteurs du matelas Smart Vibra Mat de Bioret n'indiquent pas seulement si chaque vache fréquente normalement sa logette. Ils mesurent par capteurs de pression ou barres de torsion (selon les matelas en composite caoutchouc ou à eau) les éventuelles variations de poids. Autre idée avec le dispositif de vibration intégré : voir s'il ne serait pas possible d'induire un réflexe conditionnel pour inciter l'animal stimulé, par exemple, à aller à la table d'alimentation ou à la traite.
Souple et dure à la fois. La logette Deltex a fait sensation. Ce n'est pas pour rien qu'elle est testée dans plusieurs instituts allemands. Cette séparation de logette, qui s'emboîte dans deux tubes d'acier de 60 mm de diamètre fixés sur un poteau, est constituée d'un câble de 20 mm de diamètre recouvert de trois couches de résine qui lui confère rigidité et souplesse. Avec cette logette, plus besoin de barre au garrot pour rigidifier la structure. Elle est remplacée par le même type de câble mais en 25 mm. Constitué de 60 monofilaments de polyester, il est donné pour une résistance de 12 t, de quoi arrêter les vaches. Avec ce câble qui épouse la forme de la nuque, plus d'animal qui se cogne contre la barre au garrot en se levant.
Dal pour vaches. Pour distribuer son complément liquide Kétoprotect Plus (85 % de glycérol végétal, niacine, biotine...) utilisé notamment en prévention des cétoses, MS Schippers propose aux élevages sans Dac ou sans stalle de robot, de « condamner » une logette pour l'équiper d'un Dal pour vaches. D'une contenance de 60 l, il est doté d'un système d'identification permettant de cibler, aux seules vaches autorisées, la distribution de ce produit très appétent. Ce distributeur d'aliment liquide pourrait être proposé en France courant 2015 à un prix qui reste à déterminer.
Stalle de Dac à sens unique. Grâce au système de double porte de la stalle de Dac Hanskamp, la vache entre d'un côté et sort de l'autre, sans risquer d'être gênée ou agressée par une dominante. Fini aussi le cas où elle doit reculer et se tourner, provoquant ainsi les surcharges de poids à répétition sur les onglons des postérieurs. Les deux portes sont réglées de telle manière que la porte arrière se lève plus lentement que celle avant, dès que la vache a fini de consommer ses concentrés. Prix de la stalle avec un seul alimentateur : 4 500 €.
Compteur de cellules version poche. En 2005, Delaval lançait le DCC, un compteur à cellules portatif. La miniaturisation est passée par là, le DCC de la taille de deux boîtes à chaussures (235 x 236 x 249 mm) pour 4,1 kg, rebaptisé ICC, est désormais proposé en version poche. C'est toujours la même cassette de prélèvement de lait qui y est introduite. La lecture se fait via un Smartphone avec lequel l'ICC est synchronisé. À l'éleveur ensuite de taper le numéro de la vache et le quartier concerné.
L'état d'engraissement filmé en 3D. Avec la caméra BCS (Body Condition Scoring) Delaval, fini la notation manuelle de l'état d'engraissement, exercice plus ou moins subjectif et chronophage. Cette caméra filme le dos d'une vache en mouvement lors de son passage sous un portique ou dans un robot. L'image en 3D produite, traitée par un algorithme (qui a demandé trois ans de recherche et restera secret), est traduite sous forme d'une note d'état avec une précision annoncée de 0,2 à 0,3 point. Prix annoncé de cette petite révolution qui sera lancée en France mi-2015 : moins de 10 000 €.
Traite en douceur avec le manchon AktivPuls. Médaillé en 2006 à Eurotier pour son système de coupure du vide, le manchon AktivPuls s'enrichit de trois innovations. Le tuyau à lait en silicone dispose maintenant, sur un quart de sa surface, de sept zones de massage qui compriment les trayons courts ou longs sur toute leur longueur, comme le ferait un veau qui tête...sans risquer d'hyperkératose donc. Amélioration aussi du point d'entrée d'air désormais autonettoyant. Nouveau enfin sur le haut du manchon, un petit bouton qui s'enfonce (membrane élastique) en cas de perturbations du niveau de vide.
Une tétine facile à monter et à démonter, et donc à nettoyer. Pas toujours facile de retirer les tétines des seaux destinés à la buvée des veaux pour les nettoyer. Kerbl y a remédié avec un système tout simple de montage-démontage rapide, qui a été couronné d'une médaille d'argent à Eurotier. Une fois l'embout avec le clapet mobile monté sur la tétine et l'ensemble positionné sur l'orifice prévu à cet effet à la base du seau, il suffit, c'est là l'astuce, de glisser en force côté extérieur une pièce plastique en forme de U sur la base de la tétine en caoutchouc. Prix annoncé du seau complet : 13 €.
Racleur à sensibilité variable. À la recherche d'un distributeur en France, le Finlandais Pellon propose un racleur à lisier avec différentes sensibilités de résistance programmables sur son parcours. Objectif : s'adapter aux différentes zones de l'aire d'exercice à racler. Sa forme en H a été étudiée pour une efficacité de raclage optimale. Ce racleur à câble ne fait que 10 à 12 cm de haut.
Couvrir une fosse à lisier sans poteau central. Pour couvrir les fosses de grande dimension (jusqu'à 30 m de diamètre), Agrotel propose une structure métallique autoportante qui, une fois montée, est mise en place avec une grue. Pour une fosse de 20 m de diamètre, compter 19 000 €.
Veaux sous contrôle depuis leur premier jour au Dal. Le programme de suivi de l'alimentation des veaux de la société Urban permet d'enregistrer toutes les données les concernant, depuis leur premier jour d'utilisation du Dal en niche individuelle puis collective. À savoir, outre les quantités de lait ingurgitées, le nombre de visites à la station, la vitesse, l'heure ou le nombre d'interruptions des buvées au cours des dernières vingt-quatre heures. Les données réactualisées toutes les trois minutes sont accessibles sur écran. Y sont identifiés avec un code de trois couleurs (vert, jaune ou rouge), les animaux sans problème, à observer ou avec un souci à régler... Il est ensuite possible sur l'animal pointé du doigt de revenir sur ses dernières vingt-quatre heures ou de remonter plus avant.
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