AUTOCHARGEUSE POLYVALENTE LE TEST D'UN ÉLEVAGE

Un pick up traîné Le pick-up est traîné et non pas poussé, comme c'est souvent le cas. Cette conception permet une meilleure souplesse par rapport aux irrégularités du terrain. On gagne également sur la longueur totale de la machine.PHOTOS : © P.L.C.
Un pick up traîné Le pick-up est traîné et non pas poussé, comme c'est souvent le cas. Cette conception permet une meilleure souplesse par rapport aux irrégularités du terrain. On gagne également sur la longueur totale de la machine.PHOTOS : © P.L.C. (©)

RÉCOLTER TOUTE SON HERBE DE FAÇON AUTONOME PEUT PERMETTRE DE MIEUX LA VALORISER. DES ÉLEVEURS ONT TESTÉ UNE MACHINE CAPABLE D'ENSILER DE L'HERBE OU D'AFFOURAGER EN VERT.

SI L'ENSILAGE D'HERBE EST UNE PRATIQUE COURANTE en élevage, nombreux sont ceux qui réfléchissent aujourd'hui à l'affouragement en vert pour leurs vaches laitières. C'est le cas notamment lorsque le parcellaire est éclaté, quand les chemins d'accès aux pâtures ne sont pas adaptés à la taille du troupeau, ou encore lorsque la présence d'un robot limite les possibilités de pâturage.

Bruno Calle, éleveur à Arzal (Loire-Atlantique), se pose cette question avec ses associés. Ici, 80 ha de prairies sont accessibles pour un troupeau de 120 vaches. Les éleveurs voient plusieurs freins au pâturage.

« Nous épandons du lisier en début de saison et cela réduit l'appétence des pâtures. D'une manière générale, la gestion des refus est un souci au pâturage. »

FAUCHER POUR ÉVITER DE GÉRER LES REFUS AU PÂTURAGE

La fauche pour une distribution en vert évite cette difficulté. La régularité de la coupe permet d'obtenir un fourrage de bonne qualité. Les effluents restent dans le bâtiment et ne viennent plus souiller les pâtures. Enfin, la structure du sol est préservée. Et en terme de temps de travail, il n'y a pas de différence. « Déplacer les animaux et entretenir les clôtures demandent aussi du temps », expliquent les associés.

Reste à trouver un outil capable de récolter l'herbe et de la distribuer à un coût supportable. « Nous avons cherché une machine polyvalente au dernier Sima. Nous voulons pouvoir à la fois ensiler, affourager en vert et faire du transport de fourrages. Mais nous n'avons rien vud'intéressant », précise Ludovic Jarligant, associé spécialisé dans le matériel et les cultures sur l'exploitation.

Depuis, ils ont rencontré Christian Houdayer, éleveur bio dans la Mayenne, qui s'est posé les mêmes questions et a trouvé la réponse aux Pays-Bas. Il est devenu importateur de la marque Schuitemaker et a laissé une autochargeuse polyvalente en démonstration chez Bruno et Ludovic.

Elle a été testée en mai sur du ray-grass italien et un mélange céréalier. La fauche a été réalisée séparément. Mais il est possible d'effectuer le chantier en une fois avec une faucheuse frontale. Les éleveurs ont apprécié les particularités du pick-up traîné qui s'adapte au terrain et ramasse de manière efficace et rapide. Ils sont montés à une vitesse de 20 km/h en utilisant un tracteur de 140 ch alors qu'il en faudrait plutôt 180 à 200 pour optimiser les débits de chantier. Mais sur des terrains plats, cela a bien fonctionné. « Notre objectif n'est pas de gagner du temps mais plutôt de mieux valoriser nos fourrages », précise Bruno.

Le modèle testé n'était pas équipé pour la distribution, mais cette option (une trappe et un tapis) est indispensable pour faire de l'affouragement en vert. « Nous réfléchissons à l'achat d'un robot, et souhaitons continuer à valoriser l'herbe », rajoute Bruno.

Techniquement, l'essai est concluant. La polyvalence est un plus puisque les éleveurs ont des besoins en transport. Ce modèle Schuitemaker a l'avantage d'être équipé de rehausses démontables et n'a pas de filin sur le dessus. On peut réduire la hauteur en deçà de 3,50 m pour entrer facilement dans les bâtiments d'élevage, et la remonter pour augmenter le volume et effectuer du transport. Il suffit d'un quart d'heure à deux personnes pour démonter ou remonter. Par ailleurs, il est possible de placer une plaque à l'avant pour rendre la caisse étanche et apte au transport de grain.

Pour une capacité de 45 m3 et une remorque équipée pour distribuer, il faut compter 60 000 à 70 000 €. S'y rajoute éventuellement une faucheuse frontale, soit 10 000 €. Un matériel non polyvalent coûterait environ deux fois moins cher. Actuellement, l'exploitation travaille avec une ETA. Entre l'ensilage d'herbe, l'enrubannage et la récolte des mélanges céréaliers, la facture annuelle approche 15 000 €. « Nous pouvons espérer un retour sur investissement en cinq ans », calcule Bruno. L'exploitation envisage donc sérieusement d'acheter une machine de ce type. Elle s'oriente de préférence vers un matériel d'occasion.

PASCALE LE CANN

Pour en savoir plus : http://cressonniere-sarl.com

Une vidange accélérée La machine est équipée de deux démêleurs à l'arrière et d'un tapis à chaînes dans le fond afin de faciliter la vidange.

Un bloc de couteaux double face amovibles Les couteaux sont positionnés pour couper des brins de 4 cm. Le système peut se relever pour être mis hors service afin de récolter des brins longs pour l'affouragement de vert.

Petits silos pour petits chantiers Lorsqu'on effectue des petits chantiers d'ensilage (bandes enherbées…), mieux vaut constituer un silo pour chaque récolte.

Une caisse adaptée au transport En position de route, le pick-up est relevé. La caisse peut servir au transport. Un kit permet de la rendre suffisamment étanche pour le grain. Les rehausses sont facilement démontables.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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