RAINURER UN CAILLEBOTIS POUR LUI DONNER UNE SECONDE JEUNESSE

LES PRORIÉTAIRES DE BÂTIMENTS SUR CAILLEBOTIS AVAIENT, jusqu'alors en France, le choix entre trois techniques pour redonner de l'adhérence à des sols devenus glissants pour les vaches. Ils pouvaient équiper le caillebotis de tapis de caoutchouc ajouré, solution assez onéreuse (environ 50€/m2LES PRORIÉTAIRES DE BÂTIMENTS SUR CAILLEBOTIS AVAIENT, ). Ou bien, à l'instar des aires bétonnées, le brûler en surface ou le scarifier avec beaucoup de précautions. Ils pourront dorénavant le rainurer avec des disques diamant, prestation assurée par l'entreprise Vermot Rainurage. Cette solution technique n'est pas nouvelle en soi. Elle se pratique aux Pays-Bas, au Danemark ou en Allemagne du Nord où les stabulations sur caillebotis sont légion, mais avec des petites machines.

Celle mise au point par Vermot Rainurage est un automoteur. Il travaille sur 1 m de large, autorisant des débits de chantier de 50 à 70 m2/h (100 m2/h avec un automoteur sur aire bétonnée), à condition de pouvoir opérer sur le caillebotis. Cette machine pèse en effet trois tonnes. Contrairement à un automoteur classique pour aire bétonnée qui fonctionne sur trois roues (un essieu et une roue centrale), le poids de l'automoteur pour caillebotis est réparti sur six roues (trois essieux). « Gérer l'avancement en ligne droite avec ses six roues a été l'un des points techniques les plus délicats à résoudre », souligne Denis Vermot, concepteur de tous ses automoteurs. Celui destiné aux caillebotis fonctionne avec deux rotors décalés de 50 cm, travaillant en ligne et tournant à 2 500 tours par minute (1 500 tr/min pour un rainurage d'aire bétonnée). L'entraînement se fait par une pompe hydraulique. L'avancement de la machine est aussi géré de façon hydraulique, les trois pompes étant alimentées par un moteur de 150 ch.

DÉCOUPE PAR DISQUES DIAMANT

Pourquoi une découpe avec des disques diamant ? Tout simplement pour faire une découpe parfaite au niveau du bord des ouvertures du caillebotis et ne pas les agrandir, le risque quand on scarifie en martelant la surface du béton. Le détail a son importance : la portance pour les onglons, donc le confort des animaux, qui n'est déjà pas idéal sur caillebotis. « En travaillant avec des disques classiques en percussion, il y a aussi le risque, que nous voulions éviter, de fragiliser la structure du caillebotis en créant des microfissures », précise Lionel Vermot.

Particularité du rainurage proposé par l'entreprise franc-comtoise : la largeur des rainures de 12 mm. Elle est obtenue avec un ensemble de trois disques diamant accolés, au nombre de quinze sur chaque rotor. Espace entre les rainures : 25 mm.

Les machines qui tournent en Europe du Nord font, en général, des rainures de 3 mm espacées de 5 mm, parfois un peu plus large. « Nous avons choisi une rainure de 12 mm pour retrouver le même effet bloquant pour l'onglon que sur un rainurage classique », justifie Denis Vermot.

PLUS ONÉREUX QUE POUR UNE AIRE BÉTONNÉE

La profondeur des rainures se limite à 4-5 mm, inutile d'aller aussi profond que sur du béton, le caillebotis n'étant généralement pas destiné à être raclé. Pas de risque non plus avec 4 ou 5 mm de toucher la structure métallique du caillebotis. Toutes ces côtes de rainure sont évidemment ajustables.

« Rien ne dit qu'avec l'expérience des premiers utilisateurs, nous n'évoluerons pas dans notre offre », note Lionel Vermot.

Le coût d'un rainurage de caillebotis est plus onéreux que pour une aire bétonnée. Compter 5 à 7 €/m2 selon la surface, là où pour un béton plein, il faut entre 2,80 et 4 €/m2. Le surcoût de 1,50 à 2 € est lié au coût des disques diamant. Il s'élève à 10 000 € pour les deux rotors.