« NOS GRIFFES SONT DOTÉES D'UN POST-TREMPAGE AUTOMATIQUE »

EN FÉVRIER 2009, LA SCL HULMER A FAIT FIGURE DE PIONNIER en devenant la première exploitation en France à s'équiper d'une griffe munie d'un système de désinfection automatique des trayons. Un équipement mis au point en 2005 par la société anglaise ADF-System et qui s'adapte sur toutes les installations de traites équipées d'une dépose automatique des faisceaux trayeurs. « Notre salle de traite rotative de 24 postes date de 2006. La mise en place de ce système a nécessité le changement de tous les gobelets et manchons, seuls les bols ont pu être conservés », déclare Thierry Hulmer, associé dans la SCL.

Cette griffe a la particularité d'être munie d'un diffuseur placé à l'intérieur de chaque manchon sur la partie supérieure. À la fin de la traite, dès la coupure du vide, un boîtier électronique, relié aux décrochages automatiques, commande l'envoi du produit de post-trempage. Au moment où le gobelet se retire, le trayon est alors recouvert de haut en bas jusqu'au sphincter par la solution désinfectante. Et trois secondes après la coupure du vide, un nettoyage de la griffe est réalisé en cinq cycles. Un rinçage est d'abord réalisé à l'eau puis intervient une désinfection grâce à un mélange d'eau et d'acide péracétique (concentration de 2 %). Enfin, de l'air comprimé est propulsé afin d'assécher les manchons et d'éliminer tous les résidus.

1 200 À 1 500 € PAR POSTE

Un an et demi après sa mise en service, l'éleveur dresse un bilan positif de son investissement. « Cet équipement est au point techniquement. Le trempage des trayons est bien réalisé et les griffes sont correctement nettoyées après chaque traite. Le seul risque est de voir du produit désinfectant remonter dans le bol lorsque le faisceau trayeur reste accroché aux trayons après la coupure du vide. Mais nous avons peu rencontré ce problème. » Ce système permet de limiter le nombre de trayeurs pendant la traite. L'éleveur estime qu'il gagne sept à huit minutes à chaque traite en ne réalisant pas le post-trempage manuellement.

En revanche, ce dispositif a un coût : 1 200 à 1 500 € par poste. Pour son roto de 24 postes, le Gaec a déboursé la somme de 30 000 €. Les associés ont réussi à négocier les consommables gratuits pendant trois ans (manchons, produits de post-trempage et désinfectant).

Une flambée de mammites d'environnement durant l'hiver 2008-2009 est à l'origine de cet investissement. Un problème sanitaire dû au regroupement de deux troupeaux et au manque de place dans la stabulation paillée. « Nous avons limité le risque de contaminations croisées des vaches car les griffes sont nettoyées après chaque traite automatiquement. Cela nous a soulagés au niveau du confort durant la traite car, jusque-là, nous faisions ce travail à la main dans des seaux d'eau. » Bien sûr, cette nouvelle griffe n'a pas pu, à elle seule, résoudre ce problème sanitaire. « Nous avons transformé l'aire paillée en logettes. Le manque de place était vraiment à l'origine de ces mammites. » Aujourd'hui, la situation sanitaire s'est nettement améliorée. Après avoir atteint, en moyenne, 448 000 cellules sur la campagne 2008-2009, les comptages mesurés par le contrôle laitier ont baissé de 150 000 au bout d'un an. La SCL a malgré tout pu conserver une qualité du lait super A neuf mois sur douze.