LE ROBOT MI ONE DE GEA EN TROIS STALLES POUR 140 VACHES

PHOTOS © D.G.
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LE CONCEPT MULTISTALLES DE GEA FONCTIONNE AVEC UNE SEULE CAMÉRA 3D SUR UN BRAS ROBOTISÉ ET UNE POSE UNIQUE DES GOBELETS POUR TOUTES LES PHASES DE LA TRAITE.

Le Gaec des Quatre Lieux (Vendée) possède une solide expérience de la traite robotisée. Les éleveurs s'équipent d'un multibox RMS en 2002, puis d'un Titan en 2007 avant d'acquérir, l'an dernier, le MI One de GEA avec trois stalles. Il s'agit d'un lointain cousin du Titan qui a subi tous les perfectionnements permis par la technologie GEA. Il a été présenté en Allemagne en 2008. Il est commercialisé en France depuis deux ans avec déjà une centaine d'installations dans l'Hexagone. L'originalité de ce robot, c'est d'abord le concept du multistalles (de une à cinq stalles), avec un bras robotisé qui se déplace sur un rail de l'une à l'autre. L'installation est donc évolutive. Il suffit d'un espace de 3 m pour ajouter un box de traite supplémentaire, qui se raccorde assez simplement aux précédents.

Comparé à plusieurs monobox, le constructeur met en avant l'investissement moindre avec ici un seul bras de pose, un seul logiciel et une seule pompe à vide pour faire fonctionner le robot. Mais chaque stalle est équipée de sa propre griffe. Un robot à trois stalles possède une capacité théorique de 160 vaches laitières.

UNE FRÉQUENCE DE 2,8 TRAITES PAR JOUR

Dans le troupeau du Gaec, le robot trait quotidiennement entre 115 et 135 vaches, mais avec une fréquence qui approche les 2,8 traites par vache et par jour. « Ici, le robot est loin d'être saturé mais le troisième box apporte plus de souplesse dans le fonctionnement de la traite robotisée, avec un déplacement fluide des animaux et moins de vaches à aller chercher dans le bâtiment », explique Dale Gordon d'Elvéo, concessionnaire GEA en Pays de la Loire. Une porte de tri en sortie du robot oriente la vache soit vers la table d'alimentation, soit vers une aire d'isolement, ou encore l'oblige à repasser dans le robot.

Quand la vache rentre dans la stalle, l'auge se positionne en fonction de son gabarit. Contrairement aux autres systèmes de traite robotisée, le MI One n'utilise pas la technologie laser pour la détection des trayons. C'est une caméra numérique 3D, fixée sur le bras de pose, qui analyse et enregistre la géométrie de la mamelle. Une fois les gobelets posés, toutes les opérations de la traite s'enchaînent. Le bras et sa caméra sont alors disponibles pour brancher sur une autre stalle. Chaque trayon est nettoyé individuellement dans le gobelet trayeur et séché par de l'air. Dans le même temps a lieu l'éjection des premiers jets et la stimulation. Cette préparation de la mamelle ne dure qu'une quinzaine de secondes. Bien sûr, eau de lavage et premiers jets sont évacués avant le début de la traite. Des électrovannes assurent une séparation parfaite avec le lait. « Cette pose unique des gobelets pour toutes les phases de la traite permet un gain de temps et moins de stress pour l'animal. Elle évite aussi tout risque de contamination croisée entre les quartiers de la mamelle », explique Dale Gordon. A la fin de traite, la dépose des gobelets et de leurs supports se fait par gravité sans aucun risque de chute sur le sol, puis chaque gobelet est lavé et désinfecté individuellement. « On est à des années-lumière de la technologie RMS en termes de capacité du robot et de qualité de branchement. En un an de fonctionnement, nous n'avons pas dépassé le seuil des 250 000 cellules et je n'utilise aucun produit de trempage », assure Damien Soulard, l'un des quatre associés du Gaec.

1 H 30 DE SURVEILLANCE MATIN ET SOIR

Le MI One permet très facilement à l'éleveur d'opérer un branchement assisté quand il le souhaite. « Je le fais régulièrement pour les nouvelles vêlées de façon à m'assurer de l'état sanitaire de la mamelle. C'est aussi très pratique pour les vaches à problèmes : boiteuses, difficiles à brancher, etc. J'en ai sauvé quelques-unes grâce à cela. En moyenne, j'assiste le branchement sur une vache par jour », précise Damien. C'est lui le responsable du troupeau au sein du Gaec. Il passe environ 95 % de son temps dans le bâtiment pour l'alimentation et la surveillance. Son outil de travail est, entre autres, le Dairy Plan, le logiciel qui gère le robot et le suivi du troupeau « Un robot de traite ne diminue pas nécessairement le temps de travail mais il apporte beaucoup de souplesse. Matin et soir, je consacre une heure et demie à la surveillance en commençant par identifier les vaches dont la production a chuté, celles qui sont en alerte pour la conductivité du lait ou en retard de traite. Il y a toujours quatre ou cinq vaches à contrôler ou à aller chercher dans le bâtiment. »

Comme d'autres constructeurs, GEA propose trois niveaux de contrats d'entretien (4 000 à 9 000 € par an). Le prix d'un MI One à trois stalles, avec portes de tri, serait d'environ 250 000 €.

DOMINIQUE GRÉMY

L'entrée des stalles, côté stabulation, avec la porte de tri qui guide les animaux vers la table d'alimentation ou l'aire d'isolement.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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