
La remorque Fliegl s'utilise soit en benne, soit en épandeur à fumier. Elle cumule bien d'autres avantages. Seul bémol, son prix.
UNE REMORQUE À TOUT FAIRE : L'ARGUMENT A SÉDUIT PASCAL JAN, éleveur laitier dans le Morbihan. « Nous étions sous-équipés en benne et il fallait absolument renouveler notre épandeur. La polyvalence des Gigant, de Fliegl, nous offrait la possibilité de cumuler ces deux outils en un seul. » Il a vu aussi bien d'autres avantages dans ce mode de transport agricole original, encore peu répandu en France. Il s'agit d'une remorque à fond poussant avec un double fond et deux vérins monotige. Le premier amène jusqu'à mi-remorque le poussoir et le double fond, le second prend le relais en amenant le poussoir jusqu'à la porte arrière (voir infographie à droite).
Par rapport à un vérin télescopique, ce système permet une poussée constante avec plus de robustesse. Comparé à une benne basculante classique, Pascal Jan égrène les avantages : « Dans les bâtiments anciens, nous ne sommes plus limités par la hauteur. La stabilité au déchargement n'est plus un problème. Quel que soit le terrain, on ouvre la porte et on pousse. La vidange est plus rapide et on peut repartir sans attendre la descente de la caisse. De plus, à capacité égale, les Gigant sont beaucoup moins lourdes que les bennes, donc on promène moins de ferraille, ce qui n'est pas une petite économie. »
En effet, le modèle de Pascal, l'ASW 253, affiche un poids à vide de 4,7 t pour une capacité de 18 t et 22 m3. C'est quasiment 1,5 t à 2 t de moins qu'une benne basculante du fait de l'absence de double châssis et de caisse monocoque. Ici, il n'y a qu'un seul châssis et une caisse faite de panneaux galvanisés, boulonnés et pressés entre eux avec des renforts tous les 50 cm. « Je remarque aussi une très bonne stabilité au transport due à la suspension à ressorts-lames et surtout à son centre de gravité plus bas qu'une benne classique. D'ailleurs, à première vue, elle n'apparaît pas très volumineuse. C'est un petit bateau mais avec une grosse cale. Sa capacité de chargement surprend. »
« UNE ÉTANCHÉITÉ PARFAITE »
Ses tracteurs étant équipés pour cela, Pascal a pris l'option du freinage pneumatique lui permettant de rouler à 40 km/h. Sa remorque Fliegl lui sert donc de benne pour la récolte des céréales et l'ensilage du maïs. « À l'ensilage, j'estime gagner 50 % de chargement en compressant le fourrage deux ou trois fois pendant le chargement.
C'est très rapide, on le fait en bout de champ ou on se coordonne avec le chauffeur de l'ensileuse. Quand il y a beaucoup de route entre la parcelle et le silo le gain, ce n'est pas négligeable. » L'étanchéité est jugée parfaite. Elle est due à des joints qui raclent le fond de la caisse. « Même avec du colza, il n'y a pas de problème ».
La benne se transforme en épandeur à fumier en moins de 45 min. L'ensemble se fixe à la caisse par deux crochets et quatre boulons. « La régularité de l'épandage est très satisfaisante. Un capteur de pression sur les hérissons régule automatiquement l'avancement du fond poussant en fonction du tonnage à l'hectare choisi. »
« PLUS CHER QU'UNE BENNE MAIS J'ÉCONOMISE UN ÉPANDEUR »
Au final, Pascal Jan ne voit qu'un seul bémol : le lavage de la caisse après l'épandage du fumier demande du temps. « Les barrettes galvanisées en U du châssis retiennent l'eau. Pourquoi ne pas les avoir conçues rondes ou rectangulaires ? »
Avec l'option du freinage pneumatique et de la suspension de flèche hydraulique, la remorque lui a coûté 30 000 €. Il a fallu ajouter 10 000 € pour le kit d'épandage. « C'est beaucoup plus cher qu'une benne basculante, mais j'économise un épandeur », remarque-t-il.
Fliegl propose deux catégories de remorques Gigant à fond poussant. Une série à deux essieux pour 23 t de poids total en charge, avec trois longueurs de caisse différentes, et une série à trois essieux pour un poids total en charge de 32 t, avec deux longueurs de caisse.
Le constructeur allemand assure en fabriquer 2 000 par an. En France, 250 de ces remorques auraient été vendues.
DOMINIQUE GRÉMY
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