
LES INNOVATIONS ÉTAIENT NOMBREUSES AU SALON DE HANOVRE, EN ALLEMAGNE. PARMI ELLES, UNE PETITE RÉVOLUTION PRÉSENTÉE COMME IL SE DOIT PAR SON CONCEPTEUR GEA : UN MODULE DE STALLE DE TRAITE ROBOTISÉE.
EUROTIER EST, TOUS LES DEUX ANS, UN RENDEZVOUS DE L'ÉLEVAGE EUROPÉEN QUI MÉRITE LE DÉPLACEMENT. Pas seulement parce qu'ici, à Hanovre, au nord de l'Allemagne, les firmes dévoilent souvent leurs nouveautés en primeur. On y respire aussi l'état d'esprit de ces éleveurs entrepreneurs d'Europe du Nord qui investissent encore et toujours dans le lait et ne jurent que par la compétitivité pour survivre. Ici, le débat français sur le projet de bâtiment pour 1 000 vaches dans la Somme fait sourire. C'est notamment pour ce type d'élevage industriel que les fabricants sont là. Dans l'un des halls consacrés aux bovins se côtoyaient ainsi des vendeurs de mélangeuses automotrices plus volumineuses les unes que les autres, mais également de systèmes d'alimentation automatisés (bandes transporteuses…).
LA STALLE ROBOTISÉE DE GEA FAIT SENSATION
C'est à ces élevages XXL que s'adresse la petite révolution de GEA : la stalle de traite robotisée. Le DairyProQ a fait sensation. Présenté sur un manège extérieur, il est conçu pour s'adapter à tout type de salle de traite. Le premier roto de 32 places DairyProQ devrait être mis en service en 2013. Impossible évidemment d'en connaître le coût. C'est pourtant le coeur du sujet. Demandez à cet éleveur danois, rencontré sur le stand GEA, ce qu'il en pense. Il sait de quoi il parle. À trop investir et trop vite dans la technologie (robot de traite, automatisation de la distribution de fourrage…) et suivre sans se poser de questions, le leitmotiv du début des années 2000 de la filière laitière danoise, il trait aujourd'hui pour sa banque… le vrai propriétaire de « sa » ferme.
JEAN-MICHEL VOCORET
GEA Un module de stalle robotisée La médaille d'or du DairyProQ n'est pas usurpée. Il s'agit d'un module de stalle robotisée adaptable sur un roto extérieur, comme la maquette présentée à Eurotier, mais aussi sur une épi ou une TPA. Il repose sur le principe d'un bras robotisé par poste de traite, ce dernier étant protégé en position repliée dans un caisson placé entre chaque animal. Ce bras gère toutes les étapes de la traite (nettoyage des trayons, évacuation des premiers jets…). En cas de décrochage, les gobelets sont rebranchés automatiquement. Impossible d'avoir une réponse sur le prix, sinon que « le DairyProQ est conçu pour tourner 20 heures par jour et remplacer plusieurs trayeurs ».
Un bras différent du MI One Si on retrouve sur le DairyProQ, la même caméra 3D de détection des trayons que sur le MI One, le bras est, lui, complètement différent. Abandonnée la tringlerie en acier, héritage du bras AMS qui soutient les gobelets pendant la traite. Elle a été remplacée par un astucieux dispositif de chaînettes passant dans des dés en plastique. Quand une chaînette se tend, ils se rangent et forment un seul et même ensemble à l'horizontal. © J.-M.V.
ROYAL TAG Photographier, c'est peser Innovante l'approche du Suisse Royal Tag, spécialiste de l'identification électronique. Pour évaluer le poids des bovins, plus besoin d'une cage de pesée où il faut les amener, mais d'un appareil photo numérique de bonne qualité (au moins 16 mégapixels) et de vaches en liberté. Pour cela, l'appareil est couplé à un viseur laser (boîtier rouge). Il suffit ensuite de photographier l'animal à 10 m avec trois repères : 10 cm au-dessus du poitrail, 10 cm en dessous et au milieu. Les images transférées par Wi-Fi au logiciel téléchargé sur une tablette ou un smartphone sous Android sont passées au crible d'un algorithme qui en fonction de certains paramètres comme la race, estime le poids. Pour plus de précision, une prise de vue de face est recommandée. www.royal-tag.com © ROYAL TAG
DELAVAL Un robot pour pulvériser les trayons Le robot de pulvérisation des trayons TSR est conçu pour prendre totalement en charge cette opération après la dépose des gobelets trayeurs sur les rotos de traite extérieurs. L'emplacement des trayons est identifié par une caméra qui mesure la distance aux trayons à l'aide d'un laser. Ce bras réduirait la consommation de produit à moins de 10 ml par traite. Il est annoncé pour gérer au moins 400 vaches/h. Testé dans deux fermes de 500 VL traites trois fois par jour et 1 000 VL traites deux fois, il serait mis sur le marché en 2013.
Bâtiment sous contrôle grâce au BSC. Distingué par une médaille d'argent, le boîtier BSC permet de gérer de façon centralisée et ergonomique (interface utilisateur composée d'icônes) tous les paramètres d'ambiance d'un bâtiment. À savoir l'ouverture ou la fermeture des rideaux ou panneaux brise-vent, des ventilateurs, de l'éclairage, des brumisateurs. Il intègre aussi les commandes du raclage, des canaux de reprise, de la séparation et du transfert du fumier. L'éleveur peut, par exemple, programmer son racleur pour qu'il fonctionne en continu quand la température tombe sous les - 10°. Il peut aussi ralentir sa vitesse dans les zones de trafi c plus denses de la stabulation. © J.-M.V. ET DELAVAL
MOVING FLOOR CONCEPT. Logette autonettoyante Moving Floor Concept proposait déjà un dispositif de sol autonettoyant pour des cases à veaux. Il l'a adapté aux vaches laitières. Ce concept mécanique repose sur un tapis enroulé autour d'un plancher et qui tourne sans fin. Quand une VL s'avance dans la logette, le plancher s'abaisse, entraînant une cordelette passant dans la gorge d'une poulie fixée sur l'axe d'enroulement du tapis. Quand elle la quitte, la corde fait tourner la poulie qui entraîne l'axe et fait reculer le tapis. Les bouses tombent alors dans le couloir. Ce dispositif peut être couplé avec un distributeur de litière, une trémie à sciure à l'avant des logettes. © CORINNE LE GALL
COW-WELFARE Un « cornadis » tout en souplesse Cow-Welfare a trouvé le compromis entre la simple barre au garrot, appréciée pour les grands troupeaux, et l'intérêt d'avoir des places individualisées, comme pour un cornadis. Ce dispositif dit « d'alimentation flexible » consiste en des tubes en plastique de 50 cm de haut fixés sur un tube carré, monté à ses extrémités sur un axe. Ce montage permet à l'ensemble de s'incliner de 30°. Objectif : que la vache puisse aller chercher aisément et sans contraintes la ration distribuée un peu plus loin sur la table d'alimentation. Avantage du dispositif : les animaux peuvent redresser la tête en toute liberté. Selon le constructeur, ce confort à l'auge serait le gage d'une meilleure fréquentation de la table d'alimentation. © J.-© J.-M.V. M.V. ET COWWELFARE
HOLM LAUE Gestion du colostrum simplifiée Le ColoQuick devrait retenir l'attention de ceux qui gèrent plusieurs vêlages par jour. Il permet de se constituer une banque de colostrum dans son réfrigérateur. Le colostrum trait de chaque vache vêlée est transféré dans des cassettes de 7 cm d'épaisseur. Ces dernières peuvent aisément s'empiler au froid. Avant de distribuer le colostrum, il suffit d'insérer les cassettes dans le ColoQuick. L'appareil les met alors en rotation dans de l'eau chaude jusqu'à ce que le colostrum soit à bonne température. Si besoin, le ColoQuick peut pasteuriser. © CORINNE LE GALL
TRIOLIET Pailler en limitant les poussières Fini les filets brise-vent obturés par la poussière après quelques semaines de paillage mécanique Trioliet développe une idée toute simple pour limiter ces désagréments : injecter ce qu'il faut d'eau dans la turbine. Il propose d'équiper ses mélangeuses pailleuses Solomix P d'un réservoir de 100 l pour une autonomie de 3 à 4 balles carrées. Une pompe électrique, activable depuis la cabine, pousse l'eau jusqu'à une buse qui la répand en brouillard dans la turbine. © HENRI ÉTIGNARD
RECK Épandeur XXL d'ensilage d'herbe Pour s'adapter à l'augmentation de la capacité des remorques autochargeuses et des ensileuses, l'Allemand Reck a développé toute une gamme d'épandeurs d'ensilage d'herbe. Son modèle Jumbo, conçu pour les plus gros chantiers, connaît quelques évolutions. Le Jumbo version 2 dispose d'un nouveau cadre apportant à la machine plus de stabilité. Disponible dans des largeurs de 2,25 et 2,85 m, il se caractérise par deux vérins de grande taille pour le pivotement latéral et une charnière de basculement avec plus d'écart entre le centre des axes. La disposition des pâles augmenterait sa performance de 20 %. La tôle d'enveloppe renforcée du rotor augmente le poids de la machine, garantissant un gain de temps pour atteindre le degré de compactage voulu. © J.-M.V.
VINK Un tapis aspergeant à installer en sortie de stalle Pas simple avec un robot de traite de soigner la dermatite digitée. Il y a bien le pédiluve, mais gare à choisir un modèle conçu pour renouveler l'eau de traitement, comme le bipédiluve Intracare, pour éviter d'avoir un « merdiluve » après le passage de quelques vaches. Vink propose une alternative : le Hoofcare Spray Mat, deux tapis de 1,00 x 0,50 m à placer en sortie de stalle. Sous une première épaisseur, se cache un système d'alimentation d'eau protégé par des valves. C'est en marchant sur les globes qui parsèment le tapis que la vache ouvre la valve, qui fait jaillir l'eau mélangée en amont à un produit de traitement ou de désinfection des onglons. Plus économe a priori en produit qu'un pédiluve. Plus simple aussi à nettoyer avec un coup de jet. Prix annoncé du système complet : 1 765 €. © J.-M.V.
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