Concilier productions alimentaires et énergétiques

Au Space, l’Espace Jeunesoffre une bulle de dialogues privilégiée aux élèves en formation agricole pour qu’ils se questionnent sur leur futur métier d’éleveur ou dans le secteur de l’élevage, qu’ils échangent avec ceux qui sont déjà en poste ou installés. Les échanges se nouent autour des questions d’actualité, comme l’énergie, celle dont l’agriculture a besoin mais aussi celle qu’elle peut produire.

Pour ces étudiants de l’enseignement supérieur agricole, qui pensent s’installer en élevage ou travailler dans le para-agricole, la question énergétique fait bel et bien partie de leurs préoccupations. Certains pensent même en faire leur profession. Comme Louise, qui a opté pour la spécialité "Eau, énergies, climat" à l’Agro-Campus de Rennes Angers. « L’énergie, c’est une question grandissante. Il y a beaucoup à faire pour accompagner les agriculteurs », s’enthousiasme la jeune femme.

La question de l’énergie dès l’installation

Ceux qui se projettent plutôt vers une installation agricole intègrent également cette dimension énergétique. « D’ici quelques années, je pense m’installer en production laitière, partage Valentine, étudiante à l’Agro-campus. La traite robotisée me semble intéressante pour les conditions de travail mais ça consomme de l’électricité. Si je fais ce choix, je pense que je m’équiperai de panneaux photovoltaïques ».

Pour Clémence, étudiante à l’ESA, la réflexion autour de la consommation d’énergie de l’élevage porcin est déjà bien avancée sur l’exploitation familiale, que la jeune femme compte rejoindre. « Dans chacune de nos décisions, de nos rénovations », nous cherchons comment consommer moins, partage Clémence face aux étudiants.

« Ensuite, afin de moins dépendre des cours, il faut aller vers l’autonomie énergétique. Nous avons déjà investi dans une chaufferie au bois. On pourrait aussi mettre des panneaux solaires. Sur une exploitation, il y a plein de pistes à explorer. »

Sans délaisser la vocation nourricière

Si la question énergétique prend de plus en plus de place dans le secteur agricole, les jeunes ne veulent pas pour autant délaisser les productions alimentaires. « L’agriculture doit produire de l’énergie mais pas n’importe comment, pour être le plus indépendant possible, pas au détriment de l’alimentation », assène Valentine.

Pour leurs futurs projets, ces jeunes misent plutôt sur une complémentarité énergie/alimentation. « Je pense m’installer sur l’exploitation familiale. Compléter l’atelier lait par de la méthanisation me semble intéressant pour un supplément de revenu, mais aussi pour l’aspect fertilisation. Même s’il faut être plus fou pour se lancer dans l’élevage que dans la production d’énergie, pour laquelle on a des contrats sur le long terme », plaisante Pierre-Alexandre, étudiant à l’ESA.

Venu échanger avec les étudiants, Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional de Bretagne, salue leur enthousiasme. « Les jeunes générations ont intégré les nouveaux enjeux, elles sauront combiner la nécessité de nourrir à celle de trouver des adaptations face au changement climatique ».