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AgritourismeComment faire « bon accueil » à la ferme ?

 La principale motivation, pour se lancer dans l'agritourisme, relève de « l'humain » : l'envie de « rencontrer du monde et de partager sa passion pour l'agriculture ». (©Pixabay)
La principale motivation, pour se lancer dans l'agritourisme, relève de « l'humain » : l'envie de « rencontrer du monde et de partager sa passion pour l'agriculture ». (©Pixabay)

Vous avez envie d'accueillir du public sur votre exploitation : des familles, des scolaires, des personnes en difficultés... La chambre d'agriculture des Vosges explique, en vidéo, ce qu'est l'agritourisme, et ce qu'il faut savoir avant de se lancer.

Pour quelles activités ?

C'est « assez large », répond Aurélie Cuny, conseillère chargée de développement agritourisme à la chambre d'agriculture des Vosges. Comme le mot l'indique, "l'agritourisme" regroupe « toutes les activités touristiques en exploitations agricoles » : accueil du grand public, d'enfants, d'écoles, de personnes en situation de handicap ou connaissant des difficultés sociales, etc., pour « des visites, des repas, de l'hébergement, des animations pédagogiques et même de la vente de produits », plusieurs de ces prestations pouvant être proposées.

Il s'agit d'une diversification parce qu'il y a un objectif de valorisation des productions animales et/ou végétales, derrière celui de faire découvrir le métier d'agriculteur et l'exploitation. Elle permet aussi de mettre en avant « la façon dont l'agriculture façonne le paysage et la gastronomie d'un territoire ».

Cliquer sur le curseur pour lancer la vidéo, publiée il y a deux mois sur la chaîne Youtube de la chambre d'agriculture du Grand Est.

Quel(le)s exploitations et/ou exploitant(e)s ?

Aurélie conseille autant « des producteurs installés depuis quelques années, voire plus longtemps, souhaitant diversifier l'exploitation que des porteurs de projets voulant dès le départ d'accueillir du public sur la ferme ». Leur principale motivation, dans les deux cas, relève de « l'humain » : l'envie de « rencontrer du monde et de partager » leur quotidien d'agriculteur, leur « passion ».

La deuxième est plus financière et vise à « compléter les revenus agricoles », ajoute-t-elle. Autre intérêt : « la communication » pour que les consommateurs « achètent et mangent des produits qu'ils comprennent ».

Les changements induits

Premièrement : le temps de travail, les activités agritouristiques étant « chronophages » et exigeant une « certaines disponibilité », d'où l'importance de bien « s'organiser » et de poser « un cadre ». Donc de « se faire accompagner » par un organisme extérieur, les chambres d'agriculture par exemple, à travers le réseau et la marque Bienvenue à la ferme en particulier, encadrés par un cahier des charges et apportant de la visibilité.

De plus, des mises aux normes sont souvent nécessaires au niveau de la ferme : signalétique, aménagement de parking(s), sécurité... Tout en veillant à ce que le lieu soit « accueillant ». Sans oublier les démarches administratives à effectuer : se déclarer auprès des instances compétentes, notamment en mairie, faire venir la commission sécurité, s'assurer... « Du temps à passer, indispensable pour éviter les problèmes par la suite », insiste la spécialiste.

Les compétences nécessaires

« Recevoir des gens, les restaurer et/ou les héberger, ou même simplement gérer des réservations en ligne » ne va pas toujours de soi et nécessite une formation en plus de celle, déjà très diversifiée, pour devenir agriculteur. En outre, il faut savoir s'adapter aux différents publics. Et « se faire connaître », poursuit la conseillère. « Choisir le statut juridique, fixer les prix, etc. » : les connaissances et aptitudes à avoir sont très variées.

À côté de Gérardmer, Brigitte et Claude Voirin ont créé, en 2007, la ferme auberge de la Mexel. Un « changement de vie » initié par Brigitte qui, avant de s'installer, avait réalisé plusieurs stages dans des exploitations ayant développé cette activité. Et les éleveurs de bovins viande ne le regrettent pas, même si le rythme est soutenu et s'il a fallu « une année de travaux, avec la participation de toute la famille, et de sacrifice financier » pour que le projet voie le jour. « Tout est transformé et cuisiné sur place », explique l'éleveuse qui fait appel à « deux copains bouchers » et deux serveuses.

La clientèle est constituée autant de touristes et sportifs, venant de partout, que de locaux, y compris des entreprises, 15 à 30 couverts tous les midis depuis le confinement lorsque les cantines avaient fermé. Une diversification "passion", comme l'agriculture. La principale qualité à avoir : « être sympa », résume l'agricultrice qui aime « être à l'écoute, raconter son métier de paysans, et surtout gâter les gens en les rendant heureux avec de bons plats ».

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