Danone a été le premier à intégrer le coût de production dans la fixation de son prix du lait… Un deal avec ses six OP, pour qu’elles réduisent leurs livraisons. L’OP Jura-Bresse (48 Ml, et 85 exploitations en lait standard) est la seule qui a eu la chance de signer pour une indexation à 100 % sur ce coût de production. Bien lui en a pris, fin 2015 : le prix du lait a plongé pour tout le monde avec la crise de 2016, sauf pour l’OP Jura-Bresse. Ses adhérents ont été payés à 361,75 €/1 000 l (TPTQC) de moyenne. Autant en 2017, 360,55 € en 2018 et 379,30 € l’an dernier. On pointe là tout l’intérêt d’une formule 100 % coûts de production/0 % marché. Elle protège en cas de crise, et n’est pénalisante que si la composante marché est vraiment porteuse, et durablement… Situation trop rare ces dernières années.
Un 100 % trop coûteux pour Danone
Les dirigeants de l’OP auraient bien aimé reconduire leur contrat sur la même base. Danone en a décidé autrement. À l’évidence, d’après notre observatoire, à cause d’un prix du lait bien trop élevé comparé notamment à celui de l’OP Sud-Est, qui approvisionne le même site industriel Danone en Isère. C’est donc désormais une formule 50 % prix de revient/50 % marché qui s’appliquera dans le nouveau contrat signé pour cinq et non plus trois ans. Le prix de revient retenu, de 345 €/1 000 l (38/32), correspond à la moyenne supérieure de l’OP (milieu du 1er quartile). Il sera ajusté tous les six mois en fonction du coût de l’Ipampa d’Idele. À ce prix de base s’ajouteront, en plus de la prime Criel de 6 € pour le lait super A et de la prime contrôle laitier de 1,50 €, deux primes de 5,50 € pour ceux ayant validé les deux diagnostics bien-être animal et CAP’2ER. On arrive ainsi, pour du lait 42/33 super A, à un prix de revient de 378,62 €/1 000 l, qui pèsera pour moitié dans le prix final du lait A (la part de lait B ayant été reconduite). Les 50 % restants dépendront du marché et des cours des PGC France, des PGC export et des laits d’excédent.
Jean-Michel Vocoret
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