Croissance. Le numéro deux irlandais Dairygold investit pour absorber 25 % de lait en plus d’ici à 2025.
En 2012, l’Irlande annonçait sa volonté d’augmenter de 50 % sa production laitière à l’horizon 2020. Elle entendait prendre sa part de la croissance mondiale. Elle l’entend toujours et voit aujourd’hui dans ce marché une porte de sortie au Brexit. Le numéro deux laitier irlandais, Dairygold, partage cette ambition. « Nous avons collecté 1,3 milliard de litres en 2017 contre 935 millions en 2012 », indique John O’Gorman, président du groupe coopératif. Il a investi 162 M€ ces cinq dernières années dans des tours de séchage et le développement du cheddar. « Nos sites industriels sont presque saturés. Or, 60 % des coopérateurs expriment leur volonté d’augmenter leurs livraisons d’ici à 2025. Cela représente 300 Ml supplémentaires. » L’année climatique 2018 chaotique n’empêche pas ce mouvement de fond. Sa collecte va progresser de 2 %.
Autant de producteurs laitiers qu’en 2012
En Irlande, le lait n’est pas le parent pauvre de l’agriculture. Il attire même. Pour preuve, malgré les départs à la retraite, le nombre d’éleveurs laitiers de Dairygold ne bouge pas : 2 900 en 2012, 2 900 en 2018. Les coûts faibles grâce à l’herbe et – même si cela ne touche que 10 % du volume du producteur – les programmes de prix fixe depuis la crise de 2016, sont sécurisants (1). Ses membres y souscrivent s’ils le souhaitent.
Dairygold rentre dans une nouvelle phase d’investissements de 130 millions d’euros jusqu’en 2020. Le fromager norvégien Tine, connu en Europe du Nord pour ses pâtes pressées Jarlsberg, investit 77 M€ dans un outil d’une capacité de 20 000 tonnes sur un de ses quatre sites. La coop fournira 200 Ml et récupérera le lactosérum. Elle met aussi des fonds dans le développement du site. « Sur deux autres sites, nous allons augmenter la capacité de fabrication de poudres de lactosérum déminéralisé et construire une nouvelle tour de séchage de 7,5 tonnes par jour. »
Dairygold veut aller plus loin dans sa recherche de valeur ajoutée par des ingrédients laitiers utilisés dans les poudres infantiles et les formules nutritionnelles adultes. L’un de ses gros clients à l’export est Danone. Elle souhaite élargir ses débouchés. « Les 130 M€ visent à la fois à absorber les 300 Ml de lait en plus prévus et à créer de la valeur ajoutée. Notre ambition est de consolider le prix du lait », insiste John O’Gorman. Le prix moyen 2017 s’élève à 376 €/1 000 litres.
Fortes inquiétudes sur le Brexit
L’incertitude liée au Brexit la pousse également à réduire son exposition au marché britannique. Elle y exporte 30 000 t de cheddar, soit 25 % de sa collecte et 35 % des exportations de cheddars irlandais vers la grande île. « Nous sommes inquiets. Personne ne connaît l’issue des négociations. Nous nous préparons à un Brexit dur. »
(1) Le troisième programme lancé en mars à un prix de base fixe de 312,50 € TTC durant trente mois, en super A, 33 de TP et 36 de TP.
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