Le 15 mai, nous avons engagé la conversion en bio de notre exploitation située en zone périurbaine de Caen. L’usage des pesticides nous pèse. Certains habitants expriment leur mécontentement quand nous pulvérisons à proximité des hameaux. Nous devons en tenir compte, ou risquer des conflits permanents. L’incitation, depuis quelques années, de notre laiterie Danone et l’expérience positive de nos voisins éleveurs déjà en bio nous ont incités à franchir le pas. Et puis nous aimons les défis. Après l’investissement dans quatre robots, il y a trois ans, qui ont fait progresser le troupeau en lait, taux et “repro”, notre conversion à la bio est un nouveau gros challenge. Nous devons reconstruire nos repères. Après vingt ans en zéro pâturage, nous avons fait pâturer nos vaches sur 25 ha, semés l’automne dernier autour de la stabulation. De même, nous avons semé 115 ha de prairies temporaires pour la fauche. Le 17 novembre, nous avons distribué les derniers kilos de maïs ensilage. La ration fourragère est désormais composée d’ensilage d’herbe récoltée jeune, complétée de maïs épi et de 1 à 2 kg de correcteur azoté à l’auge. L’herbe était auparavant anecdotique dans nos rations. Le transit des vaches en est modifié : elles bousent “plus clair”, et sont donc plus sales. Il faut s’y habituer. Nous sommes conscients que le niveau d’étable va baisser (il est de 11 670 kg brut par vache en 2020) mais nous voulons rester productifs. La baisse des taux mange la prime de conversion de 50 €/1 000 l. Avec la tonne de correcteur azoté à 814 €, c’est déstabilisant.
« L’utilisation des pesticides nous pèse, nous passons en bio »
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