Et de trois. Après FMB Sud-Ouest et Sunlait, au tour de la Coopal, coopérative de vente de lait Auvergne-Limousin, de décider d’aller devant la justice pour faire appliquer le prix du lait de son contrat. Cette fois, ce n’est pas le privé Savencia qui est en cause, mais SLVA (Société laitière des volcans d’Auvergne), une filiale de la coopérative Terra Lacta[NDLR : qui livre 80 % de son lait de vache à Savencia]. SLVA a cette particularité d’avoir un site de production (implanté à Theix, dans le Puy-de-Dôme) 100 % dédié au lait de consommation et une production mise en marché en totalité par Orlait (groupe Sodiaal). De son côté, la Coopal a la particularité d’avoir repris la main, fin 2018, sur la facturation de son lait… Au départ 120 Ml, sous contrat avec SLVA depuis 2014, 89 Ml depuis l’avenant signé en 2020. C’est elle aussi qui désormais assure l’accompagnement de ses sociétaires.
Un quadripartite qui n’a pas eu l’effet escompté
En signant en 2019 un contrat quadripartite avec Carrefour-Orlait et SLVA, Coopal pensait avoir trouvé le moyen de mieux se faire payer par sa laiterie. Cela via les 30 Ml de ce lait MDD de montagne que Carrefour s’engageait à acheter plus cher à Orlait pour garantir un prix de base au producteur de 385 €/1000 l. « Ces 30 Ml conjugués aux 7,6 Ml de lait de montagne Leclerc [NDLR : 370 € en 2021] et aux 14 Ml de lait Lidl non OGM devaient, d’après la formule de prix de l’avenant au conMEtrat prenant en compte des indicateurs de marché et de coût de production, sortir un prix de base moyen de 350 € en 2020 », détaille Jacques Cornelissen, président de la Coopal. C’est sur cette base que le lait a été facturé à SLVA. « Mais elle n’a payé que 336,60 €, décrochant, à partir d’août 2020, du prix prévu, sous prétexte d’une moindre valorisation de la matière grasse sur les 30 Ml de lait Carrefour. Et cela sans par ailleurs dénoncer officiellement la formule de prix de l’avenant. »
Plus de 3 M€ d’impayés réclamés à la SLVA
Même scénario en 2021 où, sur les huit premiers mois, la matrice donne un prix moyen de 380 €. Mais au 9 septembre, SLVA ne s’était acquittée des factures reçues qu’à hauteur de 336,90 €. Bilan financier du litige qui dure depuis août 2020 : plus de 3 M€ à fin septembre. Nul doute que la bataille avec SLVA sera âpre et longue. La Coopal y est prête.
Jean-Michel Vocoret
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