« On va voir comment on peut améliorer les pratiques de façon générale sur les fermes », a déclaré à l'AFP Jeanette Coombs-Lanot, porte-parole du groupe. Parmi les leviers : recours à des races moins émettrices, optimisation des régimes alimentaires, maintien prolongé en production des vaches, captation des émissions du fumier pour les valoriser en biogaz... Autant de leviers que Danone prévoit d'actionner, via un accompagnement financier et technique des éleveurs, pour améliorer le bilan environnemental de ses yaourts et produits laitiers (vendus notamment sous les marques Activia et Actimel).
Chez Danone, une large partie de l'empreinte carbone vient des usines, du transport, des autres matières premières et en particulier du plastique des pots de yaourt, pour lequel le groupe vient d'être assigné en justice par des ONG au nom du devoir de vigilance environnementale. Mais le lait est le premier poste. Les émissions de méthane pèsent pour un quart du bilan carbone du groupe et sont donc incontournables.
Le groupe fait valoir qu'il est le « premier groupe alimentaire à se fixer un objectif spécifique de réduction » de ces émissions, même si Nestlé et d'autres ont aussi des engagements méthane.
Cet objectif s'inscrit dans la lignée du « Global methane pledge » : une centaine de pays s'étaient engagés lors de la COP26 en 2021 à réduire les émissions de méthane d'au moins 30 % d'ici à 2030, par rapport à 2020.
L'objectif de Danone couvre le lait frais, acheté directement auprès de 58 000 exploitations laitières dans 20 pays, qui représente 70 % de ses émissions de méthane. Il ne s'étend pas au lait en poudre des préparations pour bébé, obtenu via des intermédiaires. Danone dit avoir réduit « d'environ 14 % » ses émissions de méthane entre 2018 et 2020.
Comment compte-t-il faire pour aller plus loin? Au Maroc, où le groupe collecte du lait auprès de petits producteurs, « il y a énormément de progrès qui peuvent être faits en optimisant la production », a illustré Mme Coombs-Lanot. Concrètement, Danone veut améliorer le rendement laitier de chaque vache. Cela permettra de réduire, à production égale, le nombre d'animaux présents sur une exploitation, et donc les émissions.
Il est généralement aussi prescrit d'avancer l'âge auquel les vaches ont leur premier veau, et donc leur lactation, afin de limiter la période pendant laquelle des ruminants sont improductifs.
Danone s'intéresse également à des innovations technologiques, malgré les réserves des experts.
Le groupe a investi dans deux start-up. La première, basée au Royaume-Uni et baptisée Zelp, a conçu un dispositif au niveau des naseaux, installé sur un licol, qui permet de filtrer le méthane: une sorte de masque. La seconde, l'américaine Symbrosia, a développé des additifs alimentaires à base d'algues afin d'influer sur le processus de digestion.
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