« Nous sommes très inquiets, car nous avons beaucoup d'informations évoquant une avancée positive des négociations sur l'accord commercial UE-Mercosur qui pourrait être signé dans les semaines suivant les élections européennes », a déclaré à la presse Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine (FNB).
Ses propos ont été étayés dans l'après-midi par une déclaration de la commissaire européenne Cecilia Malmström selon laquelle l'UE et le Mercosur se « rapprochent » d'un accord. Officiellement, la position du ministre de l'agriculture et du gouvernement français est « claire » a-t-il souligné : « la France dit qu'elle ne signera pas d'accord qui remette en cause ses standards sanitaires, alimentaires et environnementaux », ce qui devrait en théorie lui permettre de s'opposer à l'arrivée en Europe d'un contingent de 99 000 tonnes de viande bovine latino-américaine à taxe nulle, prévue dans l'accord.
Mais derrière ce « discours de façade » destiné à rassurer les consommateurs avant les élections européennes, en réalité il y a une « dualité » entre « ce que la France dit à Paris et ce qu'elle dit à Bruxelles où elle accepte de fait un accord », a affirmé Bruno Dufayet, précisant se baser sur différentes sources proches des négociations.
Selon la FNB, la viande en tant que marchandise « sensible » devrait être « retirée » de tous les accords de libéralisation commerciale. Au Brésil, en Argentine, en Uruguay et au Paraguay, qui sont parmi les plus gros producteurs de viande bovine du monde, « les animaux ne sont pas élevés du tout de la même façon qu'en France », a-t-il dit. « On utilise des antibiotiques comme activateurs de croissance qui ne sont pas utilisées en Europe, des produits anti-microbiens interdits en Europe, et il n'y a aucune traçabilité individuelle des animaux comme l'a montré un rapport européen » a ajouté Bruno Dufayet en évoquant les récents scandales de corruption dans l'industrie de la viande au Brésil notamment.
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