
La collecte de lait est en baisse et pourrait terminer 2015 en repli de 4 %, selon les industriels producteurs qui attribuent le phénomène à la fin des quotas européens.
La sortie du marché régulé, effective depuis le 1er avril, avait été largement anticipée par les producteurs qui avaient augmenté fortement leur production, provoquant une baisse des prix, a indiqué mardi le président de Syndilait, qui regroupe la majorité des fabricants de lait de consommation en France.
Selon Agreste Conjoncture, le bulletin statistique du ministère de l'Agriculture, au seul mois de mars (le dernier sous régime des quotas), la collecte (2,15 milliards de litres) a reculé de 4 % comparé au même mois 2014, confirmant le recul enregistré en janvier (- 1,4 %) et février (- 2,6 %). « Les éleveurs ont nettement ralenti leurs livraisons depuis le mois d'octobre 2014, pour certains à cause de la baisse du prix du lait et pour d'autres afin de ne pas dépasser » leur quota individuel assigné par l'Europe, explique Agreste.
Des effets de yoyo de plus en plus fréquents
Dès le mois d'avril, le premier hors-quota, et conformément au traditionnel pic de production du printemps, la collecte serait de nouveau en hausse selon la même source. « Mais elle reste inférieure de 1,5 % environ à celle de 2014 même époque et sur l'année elle devrait s'établir à 3,5 voir 4 % en dessous des niveaux de 2014 » assure Giampaolo Schiratti, président de Syndilait pour qui cette prudence se comprend par la volatilité des cours ces derniers mois.
« Depuis la fin 2014, les prix ont commencé à baisser sous l'effet de fortes productions en Europe (+ 4,6 %) et surtout en Nouvelle-Zélande (+ 8,4 %) » explique-t-il. Les cours qui s'étaient redressés en janvier-février ont de nouveau chuté depuis avec le pic structurel du printemps, provoquant l'attentisme des opérateurs », détaille-t-il. « On s'attend maintenant à des ajustements, mais la filière doit se préparer à ces effets de yoyo », prévient-il. « Entre 2005 et 2010, les cours variaient dans une fourchette de 70 euros (pour 1.000 litres), aujourd'hui c'est plus de 100 ». Et le phénomène est semblable en Allemagne, quoique plus modéré.
Avec 63.000 élevages et 26 usines, la France est le 3e producteur de lait de consommation d'Europe (environ 24,5 milliards de litres collectés) derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Entrée massive de lait étranger
La baisse de la collecte nationale s'est aussitôt traduite par une hausse des importations en provenance d'Allemagne et de Belgique, dénonce Syndilait : elles ont bondi de « 42 % entre septembre 2014 et février 2015, soit plus de 40 millions de litres importés en six mois » selon Giampaolo Schiratti.
« Dès la fin 2014 on a vu l'entrée massive de lait étranger en grande distribution. Au final, le consommateur ne s'aperçoit de rien, le prix est le même mais le distributeur réalise une économie de 1 à 3 centimes par litre » relève Emmanuel Vasseneix, directeur général de Syndilait.
En réaction, les professionnels ont déjà présenté en octobre l'initiative « made in France » avec un logo tricolore en forme d'hexagone et la mention « lait collecté et conditionné en France ». Manière d'impliquer le consommateur en lui rappelant que le lait français c'est « 24.000 emplois en régions », dont 18.000 induits.
« La mobilisation commence à payer. Les marques nationales, marque distributeurs et premiers prix nous rejoignent » affirme Emmanuel Vasseneix : la plupart des enseignes majeures ont adopté le logo - sauf une, Leclerc - et au moins la moitié des briques de lait seront ainsi identifiées d'ici la rentrée.
« Les Allemands et les Belges font la même chose, c'est important de ne pas être les derniers », justifie-t-il. « Sans ce logo, il est bien difficile pour le consommateur de savoir d'où vient le lait qu'il achète ».
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