« Chercher à être plus autonome, ça a du sens et ça se voit dans le bilan comptable. Légumineuses, méteils, protéagineux, graminées... La boite à outil regorge de possibilités , », selon Yan Mathioux, nutritionniste De meuh en mieux (anciennement cabinet BDM). Avant de lister ses idées, il recommande tout de même : « Mieux vaut ne pas tout miser sur une seule chose, il faut souvent combiner 2 ou 3 possibilités pour éviter les mauvaises surprises. Aussi, attention à ne pas négliger les risques météos. »
« L'objectif est de faire un maximum de protéines. Il faut viser 20 %, mais si on fait déjà 17 ou 18, c'est très bien. » L'expert estime : qu'1 kg de légumineuses équivaut à 0,5 kg de tourteau, sans parler des avantages techniques (rumination) et agronomiques qu'elles apportent. Côté rendement, on peut viser entre 6 et 12 t de MS/ha/an.
« Les graminées pures amènent un bon niveau d'énergie. En revanche, elles doivent être exploitées jeunes, pas à épiaison. Mieux vaut privilégier 2 petites coupes précoces plutôt qu'une tardive. »
« Pour un bon mélange, il faut viser 2/3 de protéagineux et 1/3 de céréales. On peut attendre 3 à 6 t de MS/ha/an et jusqu'à 19 % de protéines. » D'ailleurs, le spécialiste explique que si les conditions le permettent, on peut faire un maïs ou un sorgho derrière un méteil.
Il précise : « On est bien ici sur une récolte en fourrages ; l'autonomie se fait par les fourrages, pas par les grains car économiquement ça ne fonctionne pas. La surface nécessaire en grains empiète trop fortement sur les cultures de vente. »
« L'épeautre n'est pas la meilleure solution mais il permet de se passer de pulpe de betteraves. C'est une céréale riche en cellulose qui sécurise la ration. C'est aussi une culture rustique qui produit beaucoup de paille. Attention quand même : les grains sont très volumineux, il faut de la place pour les stocker. »
« Concernant les protéagineux, se tourner plutôt vers le pois et la féverole, le lupin est plus risqué. 1 kg de protéagineux peut venir remplacer 0,5 à 1 kg de tourteaux. En revanche, il faudra surveiller le taux d'amidon de la ration et les privilégier dans des rations riches en fourrages grossiers. »
« Que ce soit du lin, du soja ou du colza, on parle bien de graines broyées. Elles fournissent de la MAT et de la matière grasse et permettent de répondre à certains cahiers des charges comme le non OGM. Attention en revanche à la quantité d'huile qu'on apporte dans le rumen. Se tourner plutôt vers un pressage à froid pour les déshuiler ou un toastage pour améliorer leur digestibilité. »
« L'ensilage de maïs prend beaucoup de place dans le rumen et limite l'apport de fourrages supplémentaires riches en protéines. L'idée est donc de valoriser une partie de ce maïs en grain ou en ensilage d'épi. En faisant ça, on détient un concentré énergétique qui laisse de la place dans le rumen pour y ajouter des fourrages. »
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