Avec un prix des betteraves sucrières à la baisse et celui des pulpes surpressées en hausse, les éleveurs betteraviers ont intérêt à convertir une partie de leur surface en betteraves fourragères.
L'équipe Réseaux d'élevage bovin lait des Hauts-de-France s'est intéressée de près aux surfaces betteravières. Face au contexte incertain de la filière betterave à sucre avec des prix à la baisse et des rendements pas forcément au rendez-vous, de nombreux planteurs envisageaient cette année d'arrêter. Pour les éleveurs en revanche, il peut être intéressant de convertir ces surfaces en betterave fourragère et ainsi arrêter d'acheter de la pulpe surpressée, dont le prix lui est à la hausse.
Stratégie pour plus d'autonomie et plus de revenu
Les experts estiment qu'1 kg de pulpes équivaut à 2/3 kg de betteraves + 1/3 kg de maïs, avec un gain de + 1,5 g/l de TB et + 1 g/l de TP. Pour simuler la conversion, ils se sont appuyés sur une exploitation de polyculture élevage dont la ration hivernale des vaches laitières et l'assolement se trouvent modifiés :
Ration avant | Ration après |
12 kg MS ensilage maïs | 13 kg MS ensilage maïs |
3 kg MS pulpes surpressées | 2 kg MS betteraves fourragères |
2 kg MS de foin | 2 kg MS foin |
4 kg MB de VL40 | |
1 kg MB de VL18 | |
0,3 kg MB de CMV |
Économiquement, cette conversion est favorable car l'EBE augmente quels que soient les prix des betteraves (fourchette hausse ou basse) et de la pulpe :
Prix des betteraves sucrières | ||||
Basse : 17 €/t | Moyenne : 24 €/t | Haute : 30 €/t | ||
Prix de la pulpe | Basse : 16,5 €/tMB (66 €/TMS) | + 1 664 € | + 977 € | + 388 € |
Moyenne : 24,5 €/tMB (102 €/TMS) | + 2 544 € | + 1 857 € | + 1 268 € | |
Haute : 32,5 €/tMB (130 €/TMS) | + 3 233 € | + 3 056 € | + 1957 € |
EBE du cas-type en situation initiale = 135 000 €
Les contraintes d'une Ration à base de betteraves fourragères
S'il s'y retrouve financièrement, un éleveur betteravier qui se lance dans la fourragère devra néanmoins respecter certaines règles qui peuvent être chronophages. Parmi elles, on peut noter :
- la récolte : à faire en conditions sèches pour limiter la présence de terres et de cailloux
- le stockage : pour limiter les risques de gel mais aussi de pourriture si la ventilation du silo est insuffisante
- la reprise : qui peut être compliquée selon l'équipement en termes de distribution. Attention aussi aux butyriques si les betteraves sont sales !
Pour rayer ces contraintes, une autre solution existe : faire pâturer les betteraves fourragères.
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