Esprit, es-tu là ?

Esprit France Terre de lait (c’est le nom du plan national filière du Cniel), es-tu vraiment là ? La question me taraude depuis l’entrée du commerce et de la distribution à l’interprofession laitière. En clair, l’entrée de ceux qui, depuis des lustres, pompent la valeur ajoutée agricole… Des produits laitiers en particulier, pour attirer le client avec des prix toujours plus bas, exigés des seuls fournisseurs. Sur le papier, l’idée selon laquelle ce collège se doit d’être présent au Cniel peut s’entendre. OK, toute la filière travaille pour satisfaire le consommateur. La grande distribution, par laquelle passent 73 % des dépenses alimentaires des ménages, est donc une étape obligée pour tenter de regagner cette valeur que les GMS ont contribué à dégrader. Cela dans l’espoir d’un plus juste retour à l’amont.

On l’a vu cette année hélas, nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours. Les GMS ont bien, dans l’esprit des EGA, accepté des hausses de tarifs des marques d’entreprises. Mais seulement dans le lait, en achetant moins de ces marques, et en se rattrapant sur les MDD.

Maintenant que ces GMS sont au Cniel, nous saurons vite si elles veulent changer de logiciel et jouer dans l’esprit France Terre de lait, pour que chaque acteur vive de son travail… Ou non. Alors qu’ici et là, des enseignes commencent à exiger ceci ou cela sur le bien-être animal, nous verrons bien si la distribution plaide, à revers, dans le sens du socle de règles communes pensé par le Cniel. Voyons également si, pour les négociations tarifaires 2020, les GMS ne reprennent pas de nouveau de la main droite ce qu’elles donnent de la gauche…