Pain, produits laitiers, légumes, oeufs ou même huîtres : tout ou presque peut aujourd'hui être acheté en libre-service dans des distributeurs accessibles à toute heure, présentés comme une solution au manque de commerces en milieu rural.
Implanté dans le nord de la France, « Le Casier Français » a fait de ce mode de consommation son fond de commerces grâce à la fabrication de modules équipés de casiers, qui peuvent accueillir toutes sortes de produits frais.
Sur son site internet, l'entreprise met en avant les avantages du circuit court : suppression des intermédiaires et proximité des produits. Désormais, « deux demandes par jour » concernent des communes à la « recherche de solutions pour redynamiser leur territoire », explique Manuel Moutier, PDG de la marque qui a installé « 600 modules » en France en 2022. « Les maires nous disent "venez dans nos territoires" », assure le chef de cette entreprise qui fabrique ses installations près de Lille.
Dans une étude publiée en 2018, Céline Massal, professeure agrégée de géographie à Lyon, évoquait les distributeurs automatiques comme « un exemple d'innovation répondant à la fermeture des petits commerces ». Elle y cite l'exemple des distributeurs de pain, mis en place aussi bien pour pallier la fermeture de boulangeries que pour s'adapter aux horaires des clients.
À Eysines, près de Bordeaux, où un distributeur à casiers est installé depuis juin dernier, la chambre d'agriculture de la Gironde propose des produits livrés par les agriculteurs des alentours.
Cette commune de plus de 20 000 habitants n'est pas sans commerces, mais ce distributeur permet de satisfaire des consommateurs « demandeurs de plus de flexibilité » pour faire leurs courses, précise Marie-Hèlène Arquey, chargée du pilotage du projet.
Les casiers, installés à proximité d'une coopérative agricole, accueillent aussi bien des habitués des produits locaux que des novices, quasiment 24h/24. « Les producteurs étaient presque plus dubitatifs que les consommateurs » à cause du manque de contact avec la clientèle, rapporte Marie-Hélène Arquey, « mais cela fonctionne ». Reste encore à habituer les clients parfois « perdus dès qu'il y a un souci ».
Alors que 59 % des communes rurales n'ont plus de commerce de proximité, selon un rapport du Sénat publié cette année, des entreprises proposent même aujourd'hui des magasins complets sans vendeur, où les clients entrent et paient à l'aide d'un QR Code.
Après Boxy, qui a commencer à déployer ses containers rouges accessibles à toute heure en 2020 en région parisienne, l'entreprise charentaise Api a ouvert une supérette du même type à Claix, au sud-ouest d'Angoulême, au prix d'un investissement minime pour la commune: 2 000 euros.
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