Selon l’Ademe et le Citepa, le développement de la couverture des fosses à lisier dans les élevages, notamment de bovins, permettrait de réduire de 36 000 t par an les émissions d’ammoniac du secteur agricole.
« Installez couvert ! » Tel est le message qui pourrait être adressé aux éleveurs qui investissent ou modernisent leurs équipements de stockage des effluents . Selon l’Ademe et le Citepa, centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique, le développement de la couverture des fosses à lisier dans les élevages porcins et bovins lait, permettrait de réduire de 36 000 t les émissions annuelles d’ ammoniac (NH3) du secteur agricole.
L’ammoniac se transforme dans l’air en protoxyde d’azote (N2O), puissant gaz à effet de serre : le N2O a un pouvoir de réchauffement 298 fois supérieurs au CO2 ! Selon l’APCA, le stockage des effluents en élevage porcins et bovins lait représente 15 % des émissions d’ammoniac.
Dans son kit de communication « C’est bon pour le climat », l’APCA rappelle les intérêts de la couverture des effluents : « réduire les émissions d’ammoniac en limitant les échanges lisier/atmosphère, réduire les émissions de méthane selon le type de couverture, mieux conserver l’azote pour la fertilisation des cultures, éviter la dilution des déjections par l’eau de pluie et optimiser les coûts d’épandage ».
Jusqu'à 90 % de réduction des émissions
La couverture des fosses à lisier se développe chez les éleveurs de volailles et de porcs. Mais son développement reste encore faible dans les ateliers laitiers. Selon le Citepa, 39 % des élevages de volailles seraient équipés de fosses couvertes, contre 17 % des élevages porcins et seulement 10 % des fermes laitières.
Une couverture de fosse permettrait de réduire de 10 à 90 % les émissions de NH3, selon les Chambres d’agriculture. Ces dernières expliquent par ailleurs que, pour une capacité de stockage égal, une fosse non couverte doit présenter un volume supplémentaire de 15 à 60 % pour tenir compte de la pluviométrie. Avec une fosse couverte, le volume d’épandage est donc plus faible, de 20 à 30 % par rapport à une fosse non couverte.
Ceci dit, cette solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre a un coût : de 1 à 2 €/m 3 de lisier sur 10 à 20 ans selon la technique choisie : couverture souple ou rigide.
Quant à la couverture naturelle par formation d’une croûte – solution au coût nul – elle permettrait une réduction de 35 à 50 % des émissions de NH3 et une réduction significative de méthane selon les techniques. « Mais elle demande des adaptations pour l’épandage. »
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Cop21 et agriculture
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