Le revenu disponible des éleveurs laitiers a progressé en 2022

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Vaches laitières en bâtiment
La hausse du prix du lait à plus que couvert la hausse du prix des intrants en 2022. (©Terre-net Média)

L’année 2022 a été marquée par la hausse du coût des intrants, mais également par celle du prix du lait. D’après les données Ecolait du BTPL, l’EBE généré en 2022 sur les exploitations laitières est supérieur de 18 à 20 000 € à celui de 2021.

Alors que 2024 pointe le bout de son nez, l’heure est à la rétrospective. Les données du réseau Ecolait BTPL permettent de dresser le bilan de la campagne laitière 2022, et l’année a été un bon cru. Les 728 élevages analysés (hors élevages de montagne et bio) témoignent d’une année très particulière, avec une forte hausse des charges, concentrés, engrais, carburants… et des produits.

62 % des producteurs couvrent leurs charges et rémunèrent la main-d’œuvre lait (main-d’œuvre associée) à hauteur de 2 Smic, avec un prix du lait à 400 €/1 000 l sur 2022/23. 38 % des élevages ont besoin d’un prix supérieur pour couvrir leurs charges.

La projection 2023/24 suit la tendance de 2022, avec un prix du lait supérieur à 2022 et des charges légèrement plus hautes (les engrais ont baissé, les concentrés aussi, mais sont restés à un niveau très élevé jusqu’à la fin de l’été…). Le prix de l’énergie reste une vraie question, et pèse évidemment sur tous les approvisionnements.

Les produits ont augmenté de 79 €/1 000 l

En 2022, le prix du lait a augmenté de 68 €/1 000 l en prix payé toutes primes, principalement lié à l’évolution du prix de base.

Le produit viande s’améliore aussi : à la fois par la valorisation des réformes, + 1,06 €/kg de carcasse, et celle des vaches et des génisses vendues en élevage, + 441 €/animal. La valeur inventaire n’a pas été réévaluée et ne joue pas sur le chiffre de 54 €/1 000 l. Les autres produits sont les aides spécifiques à l’atelier laitier, une vente de fourrages, une vente de fumier…

Les charges opérationnelles ont augmenté de 22 €/1 000 l

Les charges opérationnelles passent de 183 €/1 000 l à 205 €/1 000 l. Tous les postes ont été impactés, par l’inflation. Le coût des concentrés grimpe de 21 €/1 000 l, + 18 € pour les vaches et + 3 € pour les génisses. Le ressenti a été très différent. Le prix des concentrés a fortement augmenté entre janvier et l’été 2022. Le surcoût observé en 2022/23 ne traduit cette évolution de prix d’achat que sur une partie de l’année.

Sur les fourrages, le surcoût annuel est aussi ponctuel avec des engrais plus chers début 2022 (mais très variable selon la date d’achat). Avec l’effet sécheresse, la consommation d’engrais a été réduite, ce qui atténue indirectement la hausse. Mais les variations de stocks fourrages ne sont pas intégrées. En 2022, une large majorité des élevages a consommé une partie du report de stock 2021. L’écart est ainsi sous-évalué.

Les frais d’élevage sont stables. Ils regroupent les frais vétérinaires, les services, l’hygiène de traite, les achats de paille…

Les marges brutes en forte hausse

Les marges sont toutes bénéficiaires. Même si les charges ont fortement augmenté + 18 %, l’évolution du prix du lait et de la viande couvre très largement ces hausses. La marge par UMO s’améliore aussi grâce à la productivité, plus de lait produit par UMO.

Les charges de structure sont aussi impactées par la conjoncture. En particulier les charges de mécanisation + 8 €/1 000 l, essentiellement liées au prix du carburant (en direct ou en travaux par tiers). Les frais d’entretien du matériel sont aussi plus élevés. Les autres charges regroupent les frais d’assurance, l’eau et l’électricité, les frais de comptabilité…

Sur l’électricité, le bouclier fiscal a fonctionné pour la grande majorité des élevages laitiers.

L’EBE progresse de 49 €/1 000 l en 2022

Au final, l’EBE progresse, en moyenne + 49 €/1 000 l et + 22 750 € d’EBE/UMO. Les charges de structure ne traduisent cependant pas complètement les hausses enregistrées en 2022. Une partie des bilans comptables a été clôturée au 1er semestre 2022 et les charges de carburants, travaux par tiers, électricité sont partiellement sous évaluées.

Mais en incluant ces charges en totalité, l’EBE 2022 reste largement au-dessus de l’EBE 2021, + 18 à 20 000 €/UMO.

Néanmoins, les investissements à engager, pour agrandir et/ou moderniser, bâtiment, équipement de traite, robots ont nettement augmenté et pèsent sur le coût de production à moyen terme. Le prix du matériel a aussi subi une forte inflation depuis 2 ans.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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