Engager de nouvelles pratiques qui réduisent l’empreinte carbone de son élevage, c’est bon pour l’environnement, mais pas seulement. Cindy et Gaël Chauviré, du Gaec du Soleil levant, en Maine-et-Loire, ont constaté que cela améliorait leur compétitivité. Ils testent un nouvel outil qui leur permettra de suivre en temps réel l’impact de leur plan de décarbonation. Et qui concerne toute la filière.
L’exploitation
ÀBeaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire)
Gaec à deux associés en couple
750 000 litres lait C’est qui le patron ?!
90 ha, dont 60 groupés (pâturage et ensilage) et 30 éloignés en méteil
Ration : 60 % maïs et 40 % herbe
Robots de traite et d’alimentation
Cindy en est persuadée : il faut des outils qui mesurent la décarbonation en cours sur les élevages. « Nous sommes sensibilisés au réchauffement climatique, on sait que l’agriculture est l’un des postes clés pour l’émission et la séquestration du carbone, alors on veut montrer qu’on s’en préoccupe, qu’on fait évoluer nos pratiques, que nous sommes responsables. »
Lorsque, début 2023, ITK et Seenergi (1) proposent à l’OP laitière APLBC, dont Cindy est trésorière, d’expérimenter une nouvelle application digitale pour suivre la décarbonation en élevage laitier, la productrice et son mari associé ne mettent pas longtemps à s’engouffrer dans l’aventure. L’application baptisée Cap1pact est en cours de développement et ses créateurs veulent la confronter aux réalités du terrain, auprès des éleveurs et des laiteries. L’outil doit permettre d’accélérer et de suivre la décarbonation en production laitière, élevage par élevage, au fil de l’évolution des pratiques.
« Avec la laiterie LSDH, on avait déjà réalisé notre diagnostic Cap’2ER niveau 1 et 2 », se remémore Cindy. Elle et son mari pressentent alors que les techniques à mettre en œuvre pour décarboner l’élevage vont aussi leur permettre de gagner ou d’économiser de l’argent, en avançant l’âge au vêlage, par exemple. Avec l’appli Cap1pact, ils se disent qu’ils vont pouvoir aller plus loin : tester des changements de pratiques et en mesurer directement les effets techniques, économiques et de décarbonation. Le Gaec signe un contrat de confidentialité avec ITK-Seenergi et s’engage à livrer toutes les données techniques et comptables nécessaires à l’expérimentation, mais en reste propriétaire.
Suivre sa décarbonation au fil des mois
Tout y passe : rations de l’ensemble des animaux, analyses des fourrages, quantité et qualité du lait (échantillonnage), gestion des cultures, données comptables… « Un technicien de Seenergi est passé tous les deux mois pour rentrer les données. Et nous analysons ensemble les mouvements de carbone sur l’exploitation. Poste par poste et mois après mois. Nous en sommes au début. » Le suivi se fait sur ordinateur avec accès à un tableau de bord général, que Cindy juge « intuitif ». Sur une image représentant un radar, on visualise les différents postes et leur évolution ; sur un diagramme, les mouvements de carbone au fil des mois.
Selon que le carbone se libère (émissions) ou se stocke, les couleurs, rouge ou verte, indiquent d’un coup d’œil si la tendance est bonne ou pas. Prise en main, qualité des indicateurs, praticité des tableaux de bord… Tout est soumis à l’appréciation des éleveurs qui testent Cap1pact.
Un outil de filière
« C’est important que nous puissions retransmettre à ITK toutes les remontées du terrain, pour adapter l’outil en conséquence », explique Étienne Goumand, conseiller à Seenergi. Un travail mené collectivement, avec 14 élevages aux profils différents de la même laiterie engagés dans l’expérimentation jusqu’en 2025. La laiterie livre aussi ses besoins et avis, concernée comme tous les industriels de l’agroalimentaire par les preuves de décarbonation qu’il faut ou faudra bientôt délivrer aux clients.
« Notre évolution carbone la plus marquante est liée à notre passage en Bleu- Blanc-Cœur en mai 2023, lorsque la laiterie a pu valoriser ce lait-là. »
Plutôt prévenir que guérir
Cindy poursuit : « Nous n’achetons plus d’engrais depuis le printemps 2024, ils sont remplacés par du digestat solide et liquide : on décarbone et on économise en même temps. » Elle évoque aussi les prochaines étapes : le passage au semis direct cette année, et un projet d’autoconsommation électrique, pour alimenter les robots de traite, d’alimentation et de raclage du lisier. Autant de fuel en moins.
« S’il est un peu tôt pour disposer de chiffres consolidés sur la décarbonation engagée – nous en sommes au tout début avec l’application –, le plan est bel et bien lancé ! » Pour Cindy, il n’y a pas de temps à perdre : « Mieux vaut prévenir que subir. » Et de conclure : « Si certains ne le font pas pour la planète, ils le feront pour le porte-monnaie. »
(1) ITK est une entreprise d’innovations en agriculture développant des outils de monitoring basés sur l’intelligence artificielle. Seenergi, groupe de cinq acteurs (dont Seenovia, Seenorest et Littoral Normand) développe, quant à lui, des compétences, outils et services à destination des éleveurs.
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