« MON MEILLEUR SOUVENIR : TROIS HEURES AVEC GALILÉE SUR LE RING »

En arrière-plan, Gilles Duffet, avec Yannick et Guillaume, deux de ses trois fils. © JÉRÔME CHABANNE
En arrière-plan, Gilles Duffet, avec Yannick et Guillaume, deux de ses trois fils. © JÉRÔME CHABANNE (©)

La silhouette et le sourire de Gilbert Duffet, 86 ans passés, font partie du décor des concours montbéliards. Pour la dix-neuvième fois cette année, il accompagnait l'une de « ses » vaches à Paris.

La casquette sur la tête, été comme hiver, un foulard rouge autour du cou, l'oeil pétillant, souriant et toujours prêt à discuter... Gilbert Duffet fait partie du décor des concours montbéliards. « La passion du bel animal, il a ça dans le sang! », résume Gilles, son fils, à qui il a transmis le virus. « Une charrue, il ne la voit pas. Des montbéliardes, des comtois, il ne regarde que ça quand il conduit sa voiture. »

PASSION. Cette passion pour la sélection l'amène, dès 1954, à inscrire son troupeau au contrôle laitier. Puis à démarrer l'insémination... Très tôt aussi, il est de tous les comices du Doubs, son département. Il y aiguise son oeil et devient un expert du jugement. Il se souvient de ces voyages en 2 CV depuis Domprel, avec le directeur du Herd-Book, pour aller juger un départemental en Haute-Loire ou dans le Cantal. Coup de chapeau à sa femme Raymonde qui, en son absence, fait le boulot à la ferme. « Je ne lui dirai jamais assez merci. Elle mérite une médaille. » Gilles, tout aussi passionné de sélection, acquiesce. « Ces concours, c'est grâce à leur travail de sélection qu'ils y sont. C'est grâce à nous qu'ils y vont », résume Noëlle, l'épouse de Gilles.

2001, MÉMORABLE. Aux comices, à la Foire comtoise de Besançon ou à Paris, Gilbert en conduit des montbéliardes. Les siennes, puis celles du Gaec créé avec son fils et, depuis 1998, celles de l'EARL Noëlle et Gilles Duffet. Sa première participation au concours général agricole en 1983, c'est d'abord, pour Gilbert, un nom de vache et de taureau : Odieuse, une Bal. C'est aussi la reconnaissance suprême de deux figures de la sélection montbéliarde : Joseph Mamet et Simon Remonnay, en charge cette année-là du tri pour Paris. Après Odieuse, il y a eu Œillette, la célébrissime et multimédaillée Galilée, Sardine, Varsovie, Cybelle, Ergotine... Au total, Gilbert a accompagné 19 fois « ses » vaches à Paris... Son plus beau souvenir parisien ? L'année du Spécial en 2001 : « Trois heures avec Galilée sur le grand ring pour le défilé de toutes les races. C'était beau ! »

AMBIANCE. Cette année encore, il a fait le voyage à la capitale à 86 ans passés. Il y a cinq ans, Noëlle lui a acheté un lit de camp pour améliorer les conditions de couchage spartiate du hall 1, même si Gilbert ne s'en est jamais plaint. Ce bon vivant ne retient qu'une chose, l'ambiance entre éleveurs et les excellents repas de la cantine. De retour de Paris, il a mis deux jours à retrouver son rythme hivernal. À 7 h à l'étable pour s'occuper des veaux, 9 h 30, retour à la maison. Tous les mardis, c'est pour lui la soirée tarot. L'homme aime le contact et la convivialité. Et en 2016, sera-t-il encore de la fête s'il y a « la » vache pour Paris ? Il faudra juste, une fois de plus, convaincre Raymonde de lui faire sa valise.

JEAN-MICHEL VOCORET

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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