« J'IRAI JUSQU'AU BOUT DE MON RECOURS CONTRE LACTALIS »

©  C.H.
© C.H. (©)

C'est une première en France : Max Vié engage une action juridique contre Lactalis. Contrat en main, il réclame au géant mondial un manque à gagner évalué à 20,20 €/1 000 l pour 2013 et 2014.

A priori, rien ne destinait Max Vié à se dresser seul contre le numéro un mondial des produits laitiers, Lactalis : pas d'engagement dans des associations, pas de mandats municipaux, avant 2011... C'est Valérie, son épouse, qui s'investit dans la vie locale. « Je participais de temps à autre au conseil départemental de la FDSEA de l'Orne. Olivier Borel, alors président et surtout ami, me sollicitait pour l'accompagner. » Pourtant, avec Valérie, le 28 janvier 2014, il envoie son premier courrier sous pli recommandé au géant lavallois. Plusieurs autres suivront. Il estime qu'il manque 6,21 €/1 000 l au prix de base versé par l'industriel en 2013 et 13,99 €/1 000 l en 2014, soit 8 080 €. Pour cela, il le compare aux prix calculés à partir des indicateurs de marché du Cniel. Des indicateurs que Lactalis reprend dans son contrat. Après un an de procédure amiable, Valérie et Max viennent de franchir une nouvelle étape. Ils sont sur le point de démarrer leur action juridique devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados).

JUSTE CAUSE. Max pour qui une parole est une parole ne conçoit pas qu'un contrat ne soit pas respecté. « Valérie et moi sommes des personnes carrées. Nous ne revenons jamais sur nos engagements. » À la puissance de Lactalis, Max Vié oppose le bien-fondé de sa cause. Face aux tâtonnements juridiques, et parfois au sentiment de mener le combat seul, cette intime conviction ne lui fait pas baisser les bras.

EXIGENCE. « Je me mets moi-même la pression, reconnaît-il. En tant que président d'OP, je me dois de montrer l'exemple. » Dans cette logique, le couple a acheté l'an passé son tank à lait. « J'encourage les adhérents de l'OP à le faire pour montrer notre volonté d'avancer par nous-mêmes. » C'est ce qui le guide en 2011 dans sa participation à la création de l'Organisation des producteurs Lactalis de l'Orne (Oplo), à côté des groupements « maison ». Il accepte d'en devenir le président. Dans la foulée, il prend la tête de l'OP agréée Normandie-Centre (550 adhérents dont 320 de l'Oplo).

DÉFI. « Depuis 2011, tout est nouveau. Avec Valérie, ou avec mes collègues de l'Oplo et de l'OPNC, nous allons de challenge en challenge. » Le dernier est le lancement d'un recours juridique collectif pour les prix du lait de 2013 et 2014 (voir p. 10). Regrette-t-il pour autant d'être un fournisseur de Lactalis ? « Pas du tout. Les coopératives devraient donner l'exemple en tirant le prix du lait vers le haut. Lactalis suivrait. » Cependant, il ne dédouane pas le Mayennais de ses responsabilités. « Face à son inflexibilité, le recours juridique est la seule solution qu'il laisse aux producteurs », déplore-t-il. Les échanges entre lui et Lactalis restent cordiaux. La preuve : il invite Emmanuel Besnier, le PDG, à échanger devant une bière. Chiche ?

CLAIRE HUE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

Tapez un ou plusieurs mots-clés...