Avec, en poche, son certificat de spécialisation « Technicien conseil en production laitière », Julien Delabre aborde sereinement son avenir de contrôleur laitier.
Chaîne au cou et gourmette au poignet, Julien Delatre affiche les attributs des jeunes de son âge. Dans sa tête toutefois, les choses sont déjà bien calées. « Ça y est, je vais faire ma vie dans l'élevage, se réjouit le Stéphanois qui a rejoint, le 1er septembre, son nouveau poste au contrôle laitier de Haute-Loire. C'est un monde encore assez humain où l'entraide n'est pas un vain mot et dans lequel je me sens bien. »
EXPÉRIENCE DE PAREUR
Son premier métier de pareur l'avait pourtant laissé sur sa faim. Cette activité entamée fin 2008, après son BTS ACSE, fut une bonne expérience. Mais au bout de deux ans, Julien tournait en rond. « Le matin, je partais avec ma meuleuse et ma reinette, et j'enchaînais les mêmes gestes toute la journée. C'était devenu assez routinier. M'impliquer davantage dans la conduite globale de l'exploitation me manquait. »
PARI OSÉ
Passionné par les animaux et le contact avec les éleveurs, Julien a quitté le GDS de Haute-Loire pour suivre une formation sur le terrain, proposée par les contrôles laitiers de Rhône-Alpes, Auvergne, Jura et Saône-et-Loire sous la forme d'un certificat de spécialisation. Sophie Marchal, coordinatrice de cette formation, salue la démarche courageuse de Julien : « Casser un CDI pour faire un CDD chez nous sans avoir la certitude d'être embauché à terme, c'était osé. » Pendant un an, Julien a partagé son temps entre la Haute-Loire où il était mis à la disposition du contrôle laitier, et l'Ain où il retrouvait sa promo au CFFPA des Sardières.
Un petit groupe d'une dizaine de jeunes dont une moitié de filles. Si trois d'entre eux avaient déjà un vécu professionnel, la plupart sortaient de BTS ACSE ou PA. « En BTS, on manque de pratique. Ici, nos interlocuteurs étaient des conseillers de terrain expérimentés, des passionnés qui avaient à coeur de transmettre leur propre expérience. Ils nous ont mis en garde contre l'élaboration de belles rations composées d'aliments que l'éleveur n'a pas ou ne peut pas acquérir compte tenu de leur coût. », explique Julien.
ÊTRE À L'ÉCOUTE
La formation a aussi fait prendre conscience à Julien et ses collègues, de l'importance d'être à l'écoute et de s'impliquer en fonction de la demande réelle de l'éleveur. « Inutile de lui parler de ration si ce n'est pas le souci. » Autre intérêt de la formation : une rémunération à 80 % du Smic.
En Haute-Loire, où six contrôleurs s'apprêtent à partir à la retraite, Julien sera basé dans le secteur de Saint- Front, une zone herbagère d'altitude qu'il connaît déjà. « Grâce à la formation, je me sens plus à l'aise et plus apte à aller vers les éleveurs, estime le jeune homme qui a passé une partie de son enfance sur l'exploitation de son oncle dans le massif du Pilat. Je sais aussi que je pourrai toujours m'appuyer sur d'autres techniciens pour continuer à me former. »
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