« QUAND JE COURS, JE RESSENS LES CHOSES »

© SYLVAIN FRAPPAT
© SYLVAIN FRAPPAT (©)

Son plaisir : relever des challenges compliqués. Via l'expérimentation et la recherche en élevage, il l'a fait sa vie durant. Et le prolonge à travers des courses peu communes.

A qui ne le connaît pas, l'homme pourrait paraître austère. Que nenni ! « Philippe, c'est le sourire et la gentillesse. Avant d'écrire un article technique, il n'est pas rare que nous l'appelions au secours... », remarque Valérie Dahm, journaliste agricole. Pourtant, Philippe Brunschwig aurait pu ne jamais mettre les pieds dans une stabulation. Né à Paris, tout le destinait à entrer en grande école. Mais des soucis de santé le font passer à côté des concours. Il rejoint alors l'IUT de biologie de Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) : « Ce qui touche à la nature m'a toujours attiré. » À travers des stages, il découvre l'univers animal, d'abord les porcs, chez des éleveurs de l'Yonne restés des amis. « Ce monde de l'élevage m'a fasciné par son savoir-faire. »

RÉSEAU EBD. Après son service national en Afrique, avec son épouse Doris, il entre à l'Ensaia. À l'heure de chercher du travail, il abandonne les porcs pour les bovins et crée le réseau EBD dans les Vosges. Là débute la carrière du spécialiste que les professionnels de la viande et du lait ont côtoyé et apprécié depuis. « L'alimentation des ruminants posait des problèmes bien plus complexes, donc plus intéressants que celle des monogastriques ! » Et l'homme est forgé à ne pas fuir la difficulté. « Une partie de ma famille a été persécutée pendant la guerre. Mais nos parents m'ont appris à regarder plutôt devant. »

DÉFIS. Relever des défis, il le fait aussi côté sportif. D'abord en voile de compétition sur des bateaux-dragon, des monotypes à la coque de bois effilée. « L'équipage dont j'étais a participé à deux présélections olympiques. » Plus tard, le couple se tourne vers la montagne. « Pour garder la forme, je me suis mis à trotter le dimanche. D'abord 5 km, puis 10 km... puis un semi-marathon, des marathons. Pour voir si je pouvais aller un peu plus loin. » Bonne pioche : en 1990, c'est la première course de 100 km. Depuis, il y en a eu d'autres : 200, 300, 400 km, et plus.

SOLIDAIRE. Progressivement, il augmente les distances. Avec le marathon des Sables au Maroc. « On y est à la fois solitaire et solidaire, courant parfois isolé, parfois en duo ou trio sur quelques kilomètres. Mais le soir, tous au bivouac, on gagne d'un coup dix ans d'amitié ! » Il fait aussi la Transe Gaule (1 200 km, de Roscoff à Gruissan) seul avec son épouse en coach, soigneur et logisticien. Ou encore la Mil'kil, de Saint-Malo à Sète. « Quand je cours, je vois, je sens, je ressens les choses. Sur les longues distances, il y a le plaisir de gérer un challenge compliqué. » Un peu comme celui éprouvé pendant sa carrière, à résoudre des équations complexes en élevage bovin ! Malgré la retraite proche - et les courses à venir - il n'oubliera pas ce secteur. « Les agriculteurs m'ont tout appris du métier. J'espère le leur avoir un peu rendu en travaillant à améliorer le bien-être des animaux, et surtout celui des éleveurs ! »

GWENAEL DEMONT

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Maladies
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Herbe

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