À la retraite mais plus sollicitée que jamais, la sociologue continue à mettre ses connaissances au service des agriculteurs(trices) en leur apportant des clés pour vivre et agir.
Alice Barthez est de ces gens passionnés qui ne décrochent jamais. Bien qu'à la retraite depuis 2004, l'ancienne chercheuse de l'Inra continue à sillonner la France, sur l'invitation des agriculteurs et de leurs organisations. « Les àcoups des marchés génèrent des angoisses profondes auxquelles la technique et l'économie seules ne savent pas répondre, souligne-t-elle. Renouer avec les fondements de sa propre existence professionnelle et sociale permet de retrouver la force de s'engager vers un changement structurel. En m'immergeant au plus profond de la pratique de chacun, je propose une forme de réflexion. Et je conduis chacun à découvrir sa propre boîte à outils pour s'orienter. »
CONNECTION
Rejetée il y a encore quelques années sous prétexte de relever de la psychologie, cette démarche a conquis un auditoire de plus en plus large. « Alice Barthez a l'art de dé mêler les problèmes des agriculteurs sur le terrain et de les aider à reconstruire un projet, témoigne Jean-Luc Villain, président d'un Centre de gestion de l'Aisne. Elle est connectée à l'environnement socio-économique actuel. Sa simplicité permet d'aller à l'essentiel rapidement. Avec Alice, il n'y a pas de faux-semblants. On ne se raconte pas d'histoire. »
À L'ÉCOUTE
Vingt ans de travail en psychanalyse ont enrichi le regard social de la sociologue et l'ont rendue très attentive, physiquement, sensoriellement et affectivement aux gens. À l'écoute, la chercheuse sait se mettre à la portée de chacun. En réunion, elle ne reste jamais longtemps à la tribune. : elle descend dans la salle au milieu de son public, des femmes et des hommes qui la relient à son milieu d'origine. Issue d'une « minuscule paysannerie du Sud-Ouest », Alice Barthez a été élevée au sein d'une défamille où cohabitaient trois générations. Loin d'être idyllique, cette cohabitation a été la source d'une grande souffrance pour l'enfant qu'elle était. « J'étais tiraillée entre des adultes qui ne s'entendaient pas. Très proche de mon père, j'aimais aussi beaucoup mon grand-père. Le premier m'a appris ce qu'était concrètement l'activité de recherche. Inventeur sans être au CNRS* et très ingénieux en mécanique, il a mis au point un système de relevage de charrue adaptable aux tracteurs, breveté au Palais de la Découverte en 1951. Le second, guérisseur, vétérinaire sans diplôme, était très apprécié. Quand il est mort, dans l'église remplie de monde, beaucoup s'interrogeaient : “Comment va-t-on faire sans lui ?” »
APPÉTIT
Être parvenue à se réapproprier la grande richesse de son milieu familial, après s'en être distanciée un temps pour intégrer le monde de la recherche, est l'un des plus grands bonheurs d'Alice Barthez. C'est aussi là sans doute que se trouve la racine de son inlassable appétit d'analyser, de comprendre et de mettre ses connaissances au service des autres.
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