« POUR LE PLAISIR D'ÊTRE AU MILIEU DE BEAUX ANIMAUX »

© ÉLISE REBIFFÉ
© ÉLISE REBIFFÉ (©)

Éleveuse de vaches abondance, Sylvie Favre-Bonvin aime fréquenter les concours. En tant que juge ou spectatrice, elle se plaît à voir la race progresser.

À l'écouter, elle serait timide. Mais sur le ring, sa parole est ferme et précise. Vifs et concis, ses commentaires mettent en valeur l'animal en soulignant ses qualités techniques, mais en s'attachant aussi à son élégance, voire à son « cachet ».

« Nous apprécions Sylvie pour son discernement, sa rapidité de classement, la qualité de son vocabulaire et de ses justifications, explique Dominique Rippe, de l'OS des races alpines réunies. Ses commentaires sont cohérents et réguliers. Elle a un type de vache en tête : une montagnarde avec de bons aplombs et des qualités de mamelle. D'une section à l'autre, elle n'en démord pas. »

DIFFICULTÉS

« Sur le ring, on fait de son mieux, note la jeune femme, mère de trois jeunes enfants. Il faut faire vite sans se tromper, car c'est l'image de la race qui sera renvoyée à l'extérieur. Faire abstraction de l'origine et des conditions d'élevage de l'animal (plaine, montagne) exige un effort particulier. Dans certaines sections où le choix est difficile, il faut trouver les mots pour expliquer à l'éleveur pourquoi sa vache n'est que deuxième. » Autre difficulté pour l'éleveuse : « On ne sait pas avec qui on va juger. Se mettre d'accord avec un collègue qu'on n'a pas choisi et qui porte un regard différent sur les animaux n'est pas toujours simple. »

JUGE À PARIS

À Megève où Sylvie, bien qu'enceinte de huit mois, officiait avec deux autres éleveurs, le jury portait heureusement la même appréciation sur les mamelles. Un point capital aux yeux de Sylvie qui aime beaucoup les belles mamelles et les beaux trayons. « Mais cela ne suffit pas. Il faut que le corps suive. »

Sa connaissance des animaux et son goût des concours, Sylvie les a acquis de son père Lucien, un éleveur d'abondance reconnu. « Pendant qu'il trayait dans l'étable, je remplissais la feuille de jugement de bétail qu'il m'avait donnée. J'avais alors une dizaine d'années. Je le suivais également dans les concours avec ma soeur Yvette. Ses jugements, bien qu'un peu secs, étaient appréciés et justes. »

C'est d'ailleurs en le remplaçant que Sylvie s'est retrouvée, en 2000, à juger à Paris. Sa première grande expérience après les petits concours communaux où elle excellait.

EXIGEANTE

La productrice de reblochon fermier du Grand-Bornand souhaiterait que la race offre aux éleveurs- juges davantage d'occasions de se former et de s'entraîner. « L'abondance est une petite race, mais ce n'est pas une raison pour ne pas être bons ! », estime cette jeune femme épanouie qui se dit chanceuse.

« Je voulais être agricultrice et vivre à la montagne : j'ai tout. Même si parfois c'est dur, je n'ai pas à me plaindre. Plus tard, je voudrais que mes enfants fassent ce qu'il leur plaît et qu'ils en parlent avec le sourire. » Comme elle le fait elle-même.

ANNE BRÉHIER

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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