Après une carrière dans la nutrition animale, Guy Duhard s'est engagé aux côtés des Touaregs du Niger. Son ONG participe à la recheptelisation de la zone après la sécheresse de 2005.
Nos quarante-deux coopératives de femmes étaient le fleuron d'Orion*. À travers elles, nous touchions près de 25 000 personnes. Lors de la famine, elles ont tout donné. Depuis, 1 000 chèvres ont été confiées à la vingtaine de coopératives qui a pu être renflouée. Du microcrédit en nature : deux chèvres remboursées deux ans plus tard par deux femelles données à une autre femme… », explique Guy Duhard.
Plusieurs mois par an, il partage la dure vie des Touaregs du Niger. Une société dont il a intégré les codes et qu'il respecte. Il n'y est pas en touriste. Il est l'homme qui a réussi à faire cailler du lait de chamelle devant des milliers d'éleveurs, lors de la grande fête d'Ingal ! La réalité – 2,5 % de rendement – a sapé ses dernières illusions de révolution fromagère. Et le vent de sable a balayé les références sur lesquelles cet agronome de formation avait bâti sa carrière.
LA VIE D'AVANT
Guy Duhard lance Gala, la première marque en nutrition animale. Et le club Gala, ouvert aux vendeurs, aux techniciens, aux éleveurs… c'était encore lui. Son moteur : mobiliser les hommes, les rendre fiers de ce qu'ils font.
Retour aux années soixante : « On a participé à l'explosion de la production, le nez dans le guidon. On a introduit les protéines tannées, les PDI ont remplacé les MAD… J'ai innové, j'ai aimé cette idée de répondre aux besoins des éleveurs. Alors ne se posait pas la question de la surproduction, de la déstabilisation de filières dans d'autres pays. » Dans cette vie-là, il était aussi à l'aise avec les grands pontes de la recherche que sur le terrain, au cul des vaches. Une simplicité qui ne l'a pas quitté. Tout comme les valeurs de la coopération et de la chevalerie.
SURVIVRE
Sans l'accident qui a coûté la vie à son épouse et l'a plongé huit jours dans le coma, y aurait-il eu ce basculement ?
1993, il quitte la CCPA, choisit l'Afrique et l'extrême rusticité : du mil broyé, un lit de camp et un 4 x 4 pour sillonner une région grande comme la Bretagne, autour de Tchin-Tabaradène, à l'est de Niamey… Cent points d'accès à des médicaments génériques y ont fleuri, 270 enfants dont 47 % de filles fréquentent les trois écoles soutenues par Orion, une quarantaine de chantiers hydrauliques sont en cours, en priorité pour le cheptel sans qui les populations ne peuvent pas survivre… Impossible de ne pas répondre aux appels d'Amama, l'une des quatre bénévoles et présidente d'Orion Niger. Le discours de Guy est clair : « Pour endiguer les vagues d'immigration et les désillusions qui s'ensuivent, il faut aider les populations sur place. » Il retrouve la nécessité d'être au top-niveau dans le pays le plus pauvre de la planète, de la façon la moins coûteuse, la plus humaine.
Alors, inlassablement, il se fait mendiant auprès des bailleurs de fonds institutionnels et des particuliers.
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