Premier douvicide version Pour-On

ASSOCIER DEUX MOLÉCULES, l'une active contre les strongles et les parasites externes, et l'autre contre la grande douve, n'est pas une nouveauté. C'est déjà le cas de certaines spécialités, comme celle du laboratoire Nordbrook distribuée en France par Axience(1) et Vétoquinol(2). Elle associe deux matières actives, le closantel et l'ivermectine. Son spectre d'utilisation très large balaye les trématodes (adultes et immatures à partir de sept semaines) responsables de la grande douve, les strongles digestifs (adultes et larves) et pulmonaires (adultes et L4), les gales, les poux et les hypodermes (stade parasitaire), cause du varron, et les nématodes des yeux.

Mais cette association de closantel et d'ivermectine n'existait jusqu'alors qu'en injectable. La version Pour-On(3), mise au point par le laboratoire anglais et déjà vendue depuis un an au Royaume-Uni et en Irlande, n'était pas disponible en France. Ce n'est plus le cas. Mérial a obtenu l'exclusivité de sa distribution dans l'Hexagone, ouvrant la voie au traitement de la douve en Pour-On. Fort de cette innovation, vendue sous le nom de Closamectin Pour-On, Mérial espère bien renforcer sa place sur le marché des endectocides-douvicides. Plusieurs enquêtes citées par le laboratoire laissent penser à de réelles perspectives. Selon la première, conduite en 2008 dans 710 élevages de plus de 50 têtes, un tiers des bovins français ne reçoit aucun traitement antiparasitaire au cours d'une année. Et parmi les deux tiers d'animaux traités, seulement 15 % le sont contre la douve, quand 55 % le sont avec un endectocide contre les strongles et les parasites externes (poux, gale, varron). « Et pourtant, plus d'un élevage sur deux est concerné par la douve », constate-t-on chez Mérial.

Diffusion aussi rapide qu'en intramusculaire

Selon une autre enquête, menée en juillet 2011 auprès de 501 éleveurs bovins, 47 % seraient prêts à traiter tous leurs animaux contre la douve avec un Pour-On… il est vrai plus facile à administrer et moins stressant pour les animaux qu'un injectable. Et à la question : « Seriez-vous intéressé par une solution Pour-On traitant la douve et les autres parasites internes et externes », ils sont 55 % chez les laitiers et 71 % chez les allaitants à se dire intéressés à très intéressés. C'est un excipient complexe (une dizaine de produits dont un colorant bleu), associé au closantel actif contre les douves, qui permet au Closamectin Pour-On sa diffusion transcutanée. Selon Mérial, elle est aussi rapide que par voie injectable avec une rémanence équivalente (supérieure à sept semaines). Cette spécialité est recommandée à une dose de 500 microgrammes d'ivermectine et 20 milligrammes de closantel par kilo, soit 1 millilitre de produit pour 10 kg de poids vif. Il s'applique de façon classique sur la ligne de dos entre le garrot et la base de la queue… en évitant les zones lésées ou souillées.

L'effet de la pluie sur la formulation du produit pendant ou après l'application n'ayant pas été étudié, Mérial conseille de garder les animaux à l'abri après le traitement. Sachez aussi que ce produit (comme la version injectable) est toxique pour les organismes aquatiques et les insectes bousiers. L'Anses(4) précise que les bovins traités ne doivent pas avoir un accès direct à des étangs, cours d'eau ou fossés pendant 14 jours après le traitement. Closamectin Pour-On est donné avec un délai d'attente de vingt-huit jours pour la viande et les abats. Il est interdit sur les vaches en lactation et les génisses moins de deux mois avant la mise bas.

(1) Closamectine.(2) Vermax D.(3) Soumise à prescription vétérinaire comme tout antiparasitaire.(4) Agence nationale de sécurité sanitaire.