
Lettre à l'attention de la MSA. Objet : non-demande de recours gracieux.
Vu le respect que je vous dois, rapport à votre grand âge, mais surtout au fait que j'espère bien que vous me verserez une retraite décente, je vous informe que je ne paierai pas la pénalité que vous me réclamez et « vous pouvez vous asseoir dessus. » Tous les lundis matin, je règle les factures courantes. Je ne suis pas fan des prélèvements automatiques, le meilleur moyen de se déresponsabiliser de la gestion de son entreprise. Le nom « prélèvement automatique » me fait bondir. Le plus souvent, je n'établis pas la facture, car c'est le fournisseur qui l'édite, puis je l'autorise à prendre l'argent directement sur mon compte. « Et moi, je sers à quoi ? » « À rien, mon con, juste à bosser ! » Est-ce qu'on donne son carnet de chèques à un fournisseur en lui disant : « Tu ne prendras un chèque que lorsque je te le dirai ? »
Faire le point toutes les semaines, reprendre les factures, libeller les chèques, c'est un acte de gestion qui permet de suivre sa trésorerie. Et Dieu sait si c'est important par les temps qui courent. Il m'arrive de me tromper et le chèque ne correspond pas à la somme de la facture (le lundi matin...). Une secrétaire renvoie gentiment le chèque avec un Post-it, ou téléphone et les affaires s'arrangent. En cas de retard, l'entreprise envoie une petite lettre de rappel sans frais.
Je viens de recevoir une lettre de la Mutualité sociale agricole m'informant qu'il manque 200 € à mon dernier règlement datant de trois semaines et qu'en conséquence, elle m'applique une pénalité de 10,61 € (soit du 5,30 % par mois). Penaud, mais confiant, j'appelle pour expliquer que j'ai mis un 7 au lieu du 9 et que cela ne mérite pas une pénalité :
- « Vous devez nous adresser une lettre de recours gracieux qui sera examinée par la commission ad hoc en fin d'année. »
- « Mais madame, je suis plutôt bon client, je règle toujours mes cotisations en temps voulu. Je pratique modérément l'optimisation sociale car j'estime que l'argent que l'on ne verse pas à la MSA est donné au marchand de tracteurs. Je préfère jouer la solidarité. »
- « C'est le règlement ! »
Dans n'importe quelle entreprise commerciale, vu le montant de la pénalité par rapport au chèque de cotisation, l'affaire se serait arrangée en un coup de fil. Un exploitant à la trésorerie tendue qui diffère, la mort dans l'âme, son versement doit en plus s'humilier en quémandant l'indulgence de la « Grande Dame ». Pire que les impôts. Certaines de nos institutions monopolistiques font preuve d'une morgue, d'une arrogance méprisante alors qu'elles sont au service de leurs adhérents.
Après de bons résultats en 2014, il va falloir passer « à la casserole » alors que les trésoreries sont au plus bas. La « Grande Dame » explique avec force qu'elle est à l'écoute de ses adhérents et prête à étudier les cas difficiles. Encore faudrait-il le faire avec tact et une approche moins rigide ! Ne venez pas vous plaindre d'être mal aimée... Vous devez améliorer votre communication. Depuis peu, je suis administrateur suppléant du canton et j'aurais pu vous faire remonter par la voie hiérarchique cette petite histoire, mais atteindrait-elle la haute autorité ? Je ne vous réglerai pas ces pénalités et vous me répondrez que je ne serai officiellement pas à jour de mes cotisations. Je risque donc de ne pas obtenir les attestations pour bénéficier, par exemple, du remboursement de la TIPP. Dans ce cas, je vous informe que sur cet exercice, je vais pratiquer l'optimisation sociale au maximum et que vous allez perdre 500 fois votre pénalité. Mieux vaut à rebrousse-poil que trop bien coiffé.
PASCAL POMMEREUL
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