
Quand la fourberie du règne animal nous gâche la vie.
La vache est un paisible ruminant d'un naturel placide et débonnaire une grande partie de l'année. Mais, du 1er juin au 30 octobre, elle se transforme en furie piaffante, battant de la queue. En salle de traite, c'est la valse des griffes et le tango des bouses. La traite est assez rock'n'roll. Tout cela à cause des mouches, taons et autres cullicoïdes. Les créationnistes puritains prétendent que si Dieu a placé la queue des vaches à cet endroit, c'est pour cacher le sexe. Les Darwinistes évolutionnistes pensent que si c'est la fonction qui créé l'organe, elle aurait été plus efficace au milieu du dos. Moi je prétends que vaches préféreraient ne pas avoir de queue s'il n'y avait pas de mouches.
Il faut dire que, sur terre, l'homme est harcelé par une pléiade de bestioles dont on se demande vraiment à quoi elles servent si ce n'est à emmerder le bon paroissien. En effet, il faut remonter à la Genèse pour comprendre le pourquoi de la chose. Dieu créa la terre et le ciel le premier jour, puis la lumière, les paysages, les animaux et enfin l'homme, puis il se reposa le septième jour (sans doute le prélude aux 35 heures). Il eût suffi qu'il créât l'homme avant les animaux et qu'il nous demandât notre avis pour que n'existât pas un certain nombre de bestioles. Je parle pas ici de toute cette palanquée de poux, puces, tiques, lapins, sangliers, sansonnets, corbeaux, taupes, rats… qui nous pourrissent la vie au quotidien.
Les écolos ont pris la suite de la Genèse pour expliquer que ces animaux sont tous respectables et participent à la chaîne alimentaire. Le fait de supprimer un maillon peut précipiter la terre entière vers son anéantissement par l'effet papillon. Je suis d'accord avec eux mais si la mouche nourrit l'hirondelle et la chauve-souris, il n'était pas obligatoire de passer par la vache.
Chaque pays a son lot de vilaines bébêtes qui bouffent tout sur leur passage : les criquets en Afrique, les kangourous en Australie, les singes en Asie… J'en passe et des meilleurs.
On nous raconte que tout est affaire d'équilibre et qu'après les ravages causés par ladite gent animale s'en suit une pénurie de nourriture qui régule l'espèce jusqu'à la prochaine invasion. Tout cela est dû à nos monocultures intensives qui ne laissent plus la place à ces bestioles. Tous ces discours sont souvent tenus par les écolos des villes qui n'ont jamais à supporter les dégâts. Mais quand une invasion de méduses les empêche de se baigner, ils trouvent ça moins drôle.
Et les sangliers que les gros propriétaires forestiers engraissent à coups de maïs pour ensuite vendre des actions de chasse ? Ce ne serait pas trop gênant si les gorets n'en profitaient pas pour venir se goinfrer dans nos récoltes. La notion de légitime défense ne peut même pas être invoquée si l'on plombe le cul du suidé (le sanglier, pas le propriétaire). Et puis, il y a les cas de conscience. Prenez le renard ou la buse qui boulottent les mulots qui pullulent. Je crie bravo et j'applaudis des deux mains. Mais comme je suis chasseur et que ces carnassiers becquettent aussi les rares lapins et faisans, je serais tenté de les éradiquer. Faut savoir ce qu'on veut. La taupe, cette crotte noire, fore nos prairies à la recherche des vers de terre et contribue à perméabiliser le sol, soit ! Mais ses taupinières usent prématurément les organes de coupe des machines et produisent des butyriques qui se retrouvent dans le lait via l'ensilage. Non contente de nous valoir des pénalités, elle humilie les bigleux par le sobriquet myope comme une taupe. C'est bien la preuve de la fourberie du règne animal. Cette chronique d'été un peu légère pour me faire oublier que ce soir, dans la salle de traite, ça va encore être ma fête. Ma grand-mère disait : « On voit bien que le Bon Dieu n'a jamais été paysan. Sinon, il n'aurait pas inventé toutes ces bestioles. »
PASCAL POMMEREUL
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