Industriels et producteurs ont deux lectures de ces recommandations. Les prochains mois risquent d'être houleux.
Les transformateurs, privés comme coopérateurs, s'appuient sur un prix de base moyen de 340 €/1 000 l pour leur « business » 2013. Soit 25 €/1 000 l de plus qu'en 2012. Une prévision établie à partir des indices de marché du Cniel. Seulement cette hausse sera concentrée sur le second semestre, les indicateurs et la grille de saisonnalité du premier semestre neutralisant l'envolée des prix du beurre-poudre depuis le début de l'année. Face à l'augmentation des charges des producteurs, certaines entreprises ont fait des avances de trésorerie sur le lait de janvier, février et mars. En avril, la plupart systématise une hausse de 25 €/1 000 l, avec des déclinaisons disparates (ci-dessous). Les têtes de fil Lactalis et Sodiaal pratiquent, elles, une « avance » ou une « anticipation ».
Elle résulte de la médiation du gouvernement, sous l'impulsion de la FNPL. Elle s'est achevée par des propositions le 26 avril, affinées le 15 mai. Les recommandations s'articulent, du 1er juin à la fin 2013, autour d'une hausse de 0,03 E/l de lait de consommation (voir article ci-contre) et de 0,02 E/l de lait intégré aux produits laitiers. Encore faut-il que les GMS jouent le jeu. Les négociations battaient encore leur plein à la fin du mois de mai. Le choix des industriels de faire une avance n'est donc pas étonnant.
L'autre hic, c'est que transformateurs et producteurs n'ont pas tous la même lecture de ce « dispositif prix ». Les premiers se focalisent sur une hausse du prix du lait 2013 de 25 €/1 000 l. Si ce niveau est atteint grâce aux indicateurs du second semestre (ce qui est fort probable), ils voudront alors déduire les avances prévues d'avril à juin. « À condition de décrocher ces 25 € moyens », avertissent les transformateurs. « Les propositions du médiateur sur les PGC portent sur sept mois de l'année, soit une hausse moyenne de 12-13 €/1 000 l », s'inquiètent les coops. Sodiaal se dit prêt à engager un bras de fer avec les GMS. « Nous ferons tout pour atteindre l'objectif de 340 €/1 000 l en 2013. » Les cours des produits industriels étant élevés, le groupe n'hésitera pas à arbitrer en leur faveur, créant un rapport de force plus à son avantage.
Producteurs sur le qui-vive
« Pas question de fixer un prix du lait objectif, opposent les producteurs, au risque d'être moins payés que les Allemands. Ce serait un comble. » Pour la FNPL, les augmentations versées en avril, mai et juin sous forme d'avance doivent être définitives. « Elles répondent à celle de nos charges. C'était l'objectif initial de la médiation, rappelle-t-elle. Bien sûr, il faudra les intégrer dans la comparaison de prix avec l'Allemagne pour le calcul du second semestre. » Les producteurs font valoir aussi que le marché français des PGC n'est pas le seul débouché des entreprises. Certaines exportent, notamment en Allemagne bien plus réactive au prix. Elles bénéficient aussi de la conjoncture mondiale. Et pour celles qui en profiteront le moins, le médiateur prévoit un nouveau round avec les GMS en septembre.
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