Des actions concrètes et structurantes ont été développées avec une forte implication de tous les partenaires. Mais il faut reconnaître que la diffusion des pratiques reste encore limitée. Il n'y a pas de réduction des quantités de phytos utilisées. »
Le 28 septembre dernier à Caen (Calvados), Emmanuelle Soubeyran, chef du projet Ecophyto 2018 au ministère de l'Agriculture, a dressé un premier bilan mitigé de cette opération lancée en 2008. Lors du Comité national d'orientation et de suivi (CNOS) du 9 octobre, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a fait le même constat et proposé de nouvelles orientations. Il souhaite d'abord redéfinir les indicateurs de réduction par type de culture et par bassin de production. Le développement de la lutte biologique et du bio-contrôle sera favorisé. Deux groupes de travail sont également chargés de faire des propositions sur la fiscalité des produits phytosanitaires et sur l'indépendance du conseil. Enfin, le ministre a annoncé le renforcement du contrôle sur les pratiques d'importations illégales et les contrefaçons. Sur le terrain, le suivi du réseau de deux mille fermes de démonstration sur tout le territoire se poursuit.
Évolution des pratiques
Dans le Calvados, Jacques Girard, de la chambre d'agriculture, accompagne huit exploitations de polyculture-élevage dont six en production laitière. Il observe une évolution des pratiques : « L'introduction des légumineuses comme la luzerne dans la rotation permet de lutter contre les adventices et de fournir de l'azote. » En blé, le semis précoce, les mélanges variétaux ou le recours à des variétés rustiques limitent les traitements. Le désherbinage est également pratiqué sur le maïs et à l'étude sur le colza. Enfin, le non-labour ou l'alternance labour-non-labour se développent. En 2011, année à faible pression de maladies, l'indice de fréquence de traitement (IFT) des fermes laitières se situait entre 1,8 et 2,8 (herbicides compris), alors que l'indice de référence bas-normand est de 3,4 pour les exploitations de polyculture-élevage. L'objectif à l'horizon 2013-2014 est d'atteindre un IFT régional de 2,4, soit une baisse de 30 %. Pour Jacques Girard, « les éleveurs se mettent moins la pression sur les rendements que les céréaliers ».
JEAN-CLAUDE BALLANDONNE
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