Le groupe coopératif poitou-charentais a annoncé son intention d'adosser ses activités à celles de Bongrain. Ses difficultés financières l'incitent à ce rapprochement.
Après l'annonce du projet de partenariat Terra Lacta-Bongrain, les campagnes charentaises et poitevines oscillent entre soulagement et déception. Soulagement car en difficulté financière, leur groupe coopératif paye depuis plusieurs mois le lait de l'ordre de 20 €/1 000 l en dessous de la grille interprofessionnelle. Déception car le rêve régional de créer un grand groupe coopératif avec le voisin ligérien Eurial est enterré. Sa candidature a été repoussée par le conseil d'administration de Terra Lacta (TL) le 5 octobre. Certes, le projet de partenariat devra être approuvé en assemblée générale extraordinaire, sans doute au début du printemps. Alain Lebret, le président, se dit confiant : « Dans les dix-sept réunions d'information des producteurs organisées en octobre, la grande majorité a exprimé son soutien, à bulletin secret ou à main levée. » Plusieurs éléments jouent en faveur de Bongrain. Il s'engage à appliquer le prix de base Criel Poitou-Charentes dès la signature de l'accord (18 mois après pour Eurial).
Le lait UHT plombe les comptes de Terra Lacta
Surtout, le rayonnement international du fromager avec ses spécialités à marques et sa logistique commerciale séduisent les dirigeants poitou-charentais. Sans parler de son habitude de travailler avec des coopératives (Agrial, Union Bressor, Sodiaal au sein de la Compagnie des Fromages). Pour Bongrain, le groupe coopératif est une prise de choix qui lui ouvre le marché des fromages de chèvre et du beurre AOP Poitou-Charentes sur lesquels il est minoritaire. En quoi consiste ce rapprochement ? Il n'est pas calé mais il devrait s'articuler grosso modo ainsi. Une société détenue à 50/50 accueillera l'activité caprine et les fromages de vache à marque comme le Mottin Charentin ou la Mizotte de Vendée de Terra Lacta. Dans le giron de Bongrain, les fromages de vache hors spécialités rejoindraient la Compagnie des Fromages, les produits industriels la filiale Armor Protéines et Elvir pour les beurres avec une division « Charentes-Poitou ». « À moins que, dans ce dernier cas, le beurre AOP intègre notre société commune. Ce n'est pas tranché. » Et Alain Lebret de préciser pour ceux qui craignent le transfert de valeur ajoutée vers Bongrain, que l'activité lait UHT – qui plombe les comptes – « développée en Poitou-Charentes, intégrera le partenariat ». L'évaluation en cours des outils industriels déterminera le niveau de participation de la coopérative dans le capital de la Compagnie laitière européenne, filiale de Bongrain.
En revanche, le lait UHT auvergnat ne rentre pas dans le futur périmètre. TL doit décider de l'avenir des deux usines d'une capacité totale de 200 Ml dont une modernisée cet hiver. « Nous nous orientons vers la constitution d'une filiale financièrement autonome. Un accord pourrait être conclu avec la société de commercialisation de lait UHT Orlait. » Sodiaal y est majoritaire.
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