P
arce que les rencontres statutaires ne se prêtent pas toujours à la participation de tous, nous avons voulu créer un nouvel espace d'expression démocratique entre les coopérateurs et les administrateurs », explique Samuel Bar, administrateur de la coopérative du Pas-de-Calais. Concrètement, le conseil d'administration a mis en place quatre commissions sur les thèmes de l'après-quotas, de l'économie laitière, de la communication et des nouvelles valorisations. Animée chacune par un administrateur, elles sont ouvertes aux adhérents et ont vocation à formuler des propositions d'action relatives au fonctionnement de la coopérative. « Le conseil d'administration défi nit le cadre du débat et reste l'instance décisionnelle. Il n'y a donc pas de remise en cause de la gouvernance, mais la volonté d'une plus grande transparence en permettant à chacun d'être à l'initiative des prises de décisions. »
La commission nouvelles valorisations vise notamment à appuyer la création de valeur ajoutée et la réduction de charges sur les exploitations.
« Deux projets concrets sont déjà définis, souligne Romain Vassor, chargé de l'animation des commissions. Un plan d'action pour développer les économies d'énergie en salle de traite et un accompagnement spécifique pour les ateliers de transformation à la ferme. Il ne s'agit pas d'entrer en concurrence avec les organismes de conseil, mais de mettre en place des partenariats pour consolider le revenu des éleveurs. »
Accompagner la vente directe face au risque de déprise
Paradoxalement, pour sécuriser sa collecte, la coopérative est prête à apporter un soutien aux ateliers de diversification. Par rapport à son mix-produits, la vente directe n'est pas concurrentielle et ne concerne que 5 à 10 % des adhérents. « Sur les exploitations concernées, les volumes transformés sont faibles. Ils permettent néanmoins d'assurer un complément de revenu ou de conforter des installations. Nous nous sommes rendu compte que nous avions une expertise technologique qui pouvait intéresser nos adhérents. L'intérêt de cette démarche est de maintenir un tissu dense et dynamique d'exploitations laitières dans la zone de collecte. » Si un audit interne révèle des perspectives de croissance de 80 Ml après 2015 (sur un total de 380 Ml), la réalité de cette projection sera fortement dépendante du prix d'intérêt entre le lait et les céréales. Le risque de déprise laitière sur un territoire au potentiel agronomique élevé est donc bien réel. Pour Gilles Desgrousilliers, le président, « l'enjeu à travers ces commissions est de renouveler l'action collective pour donner envie de poursuivre l'activité laitière et de s'installer. Cela va dans le sens de notre projet industriel. C'est ce qui fera notre force dans un environnement mouvant et incertain ».
JÉRÔME PEZON
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