Les AOC savoyardes choisissent le double prix

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Alors que les Savoyards se sont engagés dans un système de double prix pour tenter de réguler l'offre, la filière IGP emmental et tomme de Savoie a cherché à mesurer son impact sur le revenu.

Les dispositifs de régulation mis en place depuis 2006 dans les Savoie ont montré leurs limites. « Ils sont insuffisants face à l'existence d'excédents structurels et à l'arrivée de volumes supplémentaires liées à la fin des quotas, expliquait Maurice Petit-Roulet, le président de la Fédération départementale des coopératives laitières de Haute-Savoie lors de la dernière assemblée générale de la FDCL. Financer des quantités croissantes de volumes à dégager n'est pas tenable. » Un point de vue partagé par les responsables des Fermiers Savoyards, la plus grosse coopérative laitière et fromagère du département. « On n'a pas le choix, observe ainsi Laurent Dupraz, son président. En 2011, dans la seule filière IGP emmental et tomme de Savoie, 141 Ml de lait seulement ont été valorisés en fromages IGP contre 160 Ml produits, soit un excédent de près de 20 Ml. »

Opérationnel depuis avril, le nouveau système repose sur un système de double prix : prix savoyard garanti pour le volume A (référence en dur en début de campagne 2010-2011 + attribution JA et plan d'investissement), prix Spot moins les charges de collecte et de logistique pour le volume B (allocation provisoire, forfait petit producteur, dépassement). Pour tenir compte de l'évolution des marchés, le volume A est assorti d'un coefficient annuel (96 % en zone tomme-emmental de Savoie, 100 % en reblochon et tomme des Bauges AOC, 103,5 % en abondance).

Reblochon : les producteurs limités à 21,5 % de leur volume A au printemps

Le système de régulation tient compte des spécificités de chacune des filières fromagères. En reblochon, où la maîtrise de la production au printemps est essentielle, les producteurs seront limités à 21,5 % de leur référence A sur les mois d'avril, mai, et juin.

Le lait produit au-delà de la référence A annuelle sera payé au prix B. La zone IGP tomme-emmental a, elle, opté pour une limitation mensuelle. Chaque mois, le prix A sera appliqué sur le lait produit en dessous d'un volume correspondant à 9,2 % de la référence A annuelle. Au-delà, il sera rémunéré au prix B. Un déplafonnement a été prévu pour les mois de juillet, août et septembre, époque correspondant traditionnellement à une baisse des livraisons. Mais il n'est pas sûr qu'il soit maintenu à terme. Une étude, menée par le CER Haute-Savoie à la demande de Savoicime et de l'ODG tomme-emmental de Savoie, montre que le dispositif retenu ne pénalise pas plus un système de production qu'un autre (foin au sol avec ou sans maïs-épi + betterave, foin ventilé avec ou sans maïs-épi + betterave). Le pourcentage mensuel actuel (9,2 %) est celui qui détériore le moins le chiffre d'affaires des exploitations et génère le moins de volume B.

Un seuil mensuel de 8,7 % sur les douze mois de campagne aurait mieux collé à la réalité actuelle du marché, mais il aurait pénalisé davantage le revenu. L'impact sur le prix du lait est chiffré en moyenne à - 6 €/1 000 l, mais l'effet est plus ou moins lourd selon le profil des exploitations et de leur courbe de production.

L'effort d'adaptation à fournir sera donc plus important pour certains, ce qui bien sûr fait grincer des dents.

ANNE BRÉHIER

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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