Balayé le rapport Trédé qui, en 2004, conseillait à la France de se recentrer sur ses PGC et n'avait pas vu la Chine se réveiller. L'heure est à la conquête du marché des poudres de lait promises à l'Eldorado en Asie. Et sur ce terrain, nos coopératives entendent pleinement jouer un rôle. Il est vrai qu'il y a là une occasion à saisir pour ceux qui, dans leurs rangs, veulent développer leur production. Mais l'on sait aussi que notre parc de tours de séchage obsolète devra être rénové. Une bonne dizaine de projets sont en réflexion. Les plus aboutis sont à mettre au crédit de la coop bas-normande Isigny (lire p. 11), de La Prospérité fermière pour 30 M€ et 60 Ml dont la moitié réservée à ses adhérents nord-picards… mais aussi, selon la rumeur, de Lactalis. On évoque encore un investissement conséquent chez Sodiaal.
Investissements massifs en Europe du Nord
Aux réflexions françaises répondent, à nos portes, des investissements réalisés ou en cours. La liste dressée lors d'une journée sur les marchés laitiers mondiaux, à l'initiative de l'Institut de l'élevage, laisse interrogatif sur l'avance prise par nos concurrents pour occuper ces débouchés prometteurs. Dans les poudres infantiles, Nestlé a inauguré en 2011 deux sites en Allemagne et en Suisse, où il a investi 117 et 164 M€. Au printemps 2011, Danone a annoncé investir 50 M€ en Irlande pour porter à 100 000 t la capacité de son usine. Même stratégie aux Pays-Bas, pour Friesland Campina avec 130 M€. Dans la poudre plus basique, l'Irlandais Dairygold a déclaré un programme d'investissement de 130 M€ sur douze ans sur son site de Mallow, avec une tour de séchage d'une capacité record de 15 t/h… et la liste n'est pas exhaustive. « Certes, il n'est jamais trop tard pour bien faire », comme le rappelle Dominique Chargé, président de la FNCL. Mais à condition, maintenant, d'agir vite et bien.
JEAN-MICHEL VOCORET
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