LE RÔLE DU SYNDICALISME SERA AMENÉ À ÉVOLUER

Thierry Roquefeuil a été élu président par le conseil d'administration de la FNPL, le 5 avril dernier, pour un mandat de trois ans. Il succède à Henri Brichart qui n'a pas souhaité se représenter après dix années de présidence de la FNPL. Thierry Roquefeuil, 51 ans, est éleveur laitier dans le Lot, à la tête d'une exploitation en EARL de 100 ha, avec une référence de 500 000 litres de quota. Il est administrateur à la FNPL depuis mars 2000 et occupait, depuis six ans, le poste de secrétaire géné
Thierry Roquefeuil a été élu président par le conseil d'administration de la FNPL, le 5 avril dernier, pour un mandat de trois ans. Il succède à Henri Brichart qui n'a pas souhaité se représenter après dix années de présidence de la FNPL. Thierry Roquefeuil, 51 ans, est éleveur laitier dans le Lot, à la tête d'une exploitation en EARL de 100 ha, avec une référence de 500 000 litres de quota. Il est administrateur à la FNPL depuis mars 2000 et occupait, depuis six ans, le poste de secrétaire géné (©)

Fraîchement nommé à la tête de la FNPL, Thierry Roquefeuil devra inaugurer le principe de la cohabitation au sein de l'interprofession. À lui aussi de préparer la place du syndicalisme dans le nouveau monde des contrats.

Avec l'entrée annoncée des syndicats minoritaires au sein de l'interprofession, comment souhaitez-vous voir fonctionner le collège des producteurs ?

Thierry Roquefeuil : Aujourd'hui, rien n'est arrêté concrètement. La position de la FNPL sera débattue avec nos élus. Je vais proposer une rencontre en mai avec la Confédération paysanne et la Coordination rurale pour savoir dans quel état d'esprit elles envisagent leur entrée dans l'interprofession laitière. L'idée est de proposer une méthode de travail assez rapidement. Je souhaite que chacun vienne au Cniel avec l'objectif de travailler dans l'intérêt des producteurs. Selon moi, l'interprofession ne doit pas se transformer en tribune politique, surtout à quelques mois des élections aux chambres d'agriculture. Nous sommes des syndicalistes. Nous avons des visions et des façons d'agir qui peuvent être différentes. Ce sera l'occasion d'avoir des débats enrichissants. Mais il faudra impérativement que ces débats restent entre producteurs. Il n'est pas question d'afficher nos divisions devant les transformateurs. En cela, la reconnaissance du fait majoritaire m'apparaît indispensable pour trouver un schéma de fonctionnement. L'interprofession est un outil trop important pour les producteurs de lait, je ne prendrai pas le risque de le saborder. J'ai cru comprendre que c'était un avis partagé.

Demain, en l'absence de quota, quel sera le rôle du syndicalisme dans l'orientation de la politique laitière ?

T. R. : Il faut absolument que tous les producteurs de lait aient conscience que le monde va changer après 2015. Les pouvoirs publics ne seront plus là pour intervenir sur les volumes de production. En première ligne, nous trouverons alors les organisations de producteurs en lien direct avec leur laiterie. C'est le maillon incontournable qui devra cependant se référer à une politique laitière globale sans laquelle nous risquons une anarchie inimaginable. Au-delà des OP et des bassins, le rôle du syndicalisme demeure la défense de tous les producteurs où qu'ils soient. La politique de la FNPL a toujours été de maintenir le lait sur tous les territoires, je n'en changerai pas. Pour l'après-quotas, nous devons nous assurer d'une parfaite transparence sur les volumes. C'est un enjeu majeur, notamment pour l'installation des jeunes. J'ai mis en place un groupe de travail au sein de la FNPL qui planche sur cette future organisation de la filière : quelles relations avec les OP, les AOP et les coopératives ? Il est encore trop tôt pour savoir précisément comment tout cela s'articulera. Je suis évidemment favorable aux liens qui pourront se créer entre les élus de la FNPL et les responsables d'OP qui souhaiteraient travailler avec nous. La FNPL s'est déjà fortement impliquée en proposant un appui juridique, technique et organisationnel aux OP qui le demandaient.

Vous avez annoncé la création d'un comité des régions. En quoi cela consiste-t-il ?

T. R. : Cela s'inscrit dans la volonté de renforcer le lien avec notre réseau. Certes, nous avons un conseil d'administration et un bureau. Mais j'avais envie de sortir de ce cadre pour donner la parole à des éleveurs qui peuvent avoir aussi un excellent niveau de réflexion. Leur rôle sera de nous apporter un éclairage concret sur les aspirations du moment. Au niveau national, nous travaillons souvent sur des dossiers qui engagent le moyen ou le long terme, mais nous ne pouvons pas passer à côté de sujets importants pour le quotidien de l'éleveur. Cela peut nous apporter une respiration, une fraîcheur et en retour servir à mieux vulgariser les actions de la FNPL et du Cniel. Ce comité des régions n'est pas un « conseil d'administration bis ». Il n'aura pas de pouvoir décisionnel. Il sera composé de deux personnes par grandes régions laitières avec une parité hommes/ femmes. Ils s'exprimeront trois fois par an sous la responsabilité de la secrétaire générale Marie-Thérèse Bonneau.

PROPOS RECUEILLIS PAR DOMINIQUE GRÉMY

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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