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egrouper les cinq entités du Glac en une seule coopérative est une bonne chose trop longtemps retardée. Il faut maintenant que ses élus disent, sans langue de bois, comment Terra Lacta va se rétablir alors que les fonds propres ont fondu. Car les éleveurs n'accepteront pas de continuer à être payés au-dessous du prix interprofessionnel ! », explique Patrick Perroneau. Cet éleveur de la Vienne, membre de l'Apli, participait à l'assemblée générale extraordinaire du 19 janvier 2012, où la fusion a été approuvée à la quasi-unanimité (17 voix contre, sur 250 votes). « C'est vrai », admet Alain Lebret, président du Glac depuis deux ans et désormais de Terra Lacta.
En moyenne 7 € de moins en 2011
« À partir de juillet 2011, nous n'avons pas suivi les recommandations du Criel en Poitou-Charentes. Mais sur l'année civile, le décalage se limite à 7 €/t. » Pour début 2012 , « avec 300 €/t, nous revenons au cadre interprofessionnel, car le lissage est désormais possible. Nous ajusterons en juin et souhaitons poursuivre dans cet esprit tout 2012… si cela est tenable. » Alain Lebret rappelle encore les raisons de la crise et de la fusion « présentées, en toute transparence, à l'automne devant la moitié des 3 000 producteurs ». La mauvaise valorisation du lait UHT et « d'indéniables erreurs de gestion et de laisser-aller depuis cinq ans » en sont les causes, aggravées par le marché déprimé du lait de chèvre et les surstocks qui en découlent. Quoi qu'il en soit, les éleveurs caprins ont été invités à verser une cotisation « volontaire » de 30 €/t pour aider à écouler ces quantités qui pèsent. Mais alors, quelles sont les raisons d'y croire ? « La fermeture de deux sites en 2011 a déjà un impact sur nos coûts. Nos achats vont être regroupés, ce qui n'était pas le cas. Nous fermons notre ligne de briques UHT des Fayes sans casse, puisque d'autres fabrications en frais s'y substituent. Il y a encore la refonte de notre stratégie commerciale, la mise en avant de la marque Lescure et le lancement de nouveaux produits en avril-mai… » L'idée pour ces nouveautés et celles à venir : « Nous ne referons pas Président, bien sûr, mais nous allons identifier les espaces de liberté restant sur le marché, et compatibles avec notre histoire laitière et notre vocation de fromagers. »
Une opportunité qui ne se représentera pas
Y aurait-il eu d'autres décisions à prendre ? « En n'allant pas jusqu'au bout de la fusion projetée en 2011 avec Eurial, le Glac a sans doute loupé une opportunité qui ne se représentera pas », estime Alain Cholet, président de la FDPL 49, à l'instar d'autres syndicalistes de la zone de collecte. Alain Lebret s'inscrit en faux : « Le Glac n'était pas prêt. Il y aurait eu mariage, certes, mais pas forcément pour le meilleur. » Terra Lacta va explorer d'autres voies « plus sectorielles, au cas par cas. Il y a, par exemple, une alliance en discussion pour développer notre unité de Saint-Saviol, et d'autres plus tard sans doute, sans rien exclure a priori ». Mais sans perdre de temps non plus : « Sinon, estime Patrick Perronneau, beaucoup d'entre nous risquent de craquer un jour pour les céréales. »
GWENAËL DEMONT
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