O
n met une nouvelle fois des bâtons dans les roues des systèmes herbagers », proteste cet éleveur breton, à la tête de 50 normandes et 41 ha, dont 38 ha dédiés au pâturage. Il fait référence aux nouvelles normes de rejets azotés fixées dans l'arrêté du 19 décembre 2011, relatif à la directive nitrates. Elles seront appliquées en zones vulnérables. À partir du 1er septembre 2012, ces normes tiendront compte du niveau laitier des vaches et de leur temps passé en dehors du bâtiment. Traduisez, pour la majorité des cas, au pâturage. Les pouvoirs publics ont fait un geste envers les structures herbagères. Ils ont introduit une valeur intermédiaire forfaitaire de 95 kg d'azote/vache/an en 2012-2013 (voir ci-dessus).
Cet éleveur est concerné. « Mes calculs pour respecter le plafond des 170 kg d'azote/ha en zone vulnérable reposent jusque-là sur 85 kg d'azote/vache. Mes vaches produisant moins de 6 000 litres et pâturant plus de 7 mois dans l'année, les quantités excrétées sur ma ferme vont mécaniquement augmenter de 1 000 kg à partir du 1er septembre 2013. Même si leur répartition se fera sur la SAU et non plus sur la surface épandable + pâturée, sans possibilité d'agrandissement, je vais sans doute avancer l'âge au vêlage de mes normandes et augmenter le niveau d'étable pour avoir moins d'animaux. »
Rééquilibrer par une dérogation européenne
« Cela ne devrait pas poser trop de problèmes pour les exploitations herbagères disposant d'une SAU assez importante, estime le Cedapa, connu pour promouvoir les atouts des prairies. En revanche, nous sommes inquiets pour les producteurs qui veulent plus de pâturage. C'est un mauvais coup porté à l'herbe. » Un avis partagé par l'Institut de l'élevage. « S'ils n'ont pas de possibilité d'agrandissement, les éleveurs souhaitant produire plus de lait ne pourront pas à la fois répondre à cet objectif et avoir plus de prairies. On court le risque de renforcer le recul des prairies dans les exploitations. » Le ministère de l'Agriculture relativise l'impact. « Au-delà de leur effet psychologique, ces normes engendreront-elles de réels problèmes ? » Il table sur la demande de dérogation que la France va déposer à Bruxelles. Objectif : prendre en compte la capacité des prairies à bien valoriser l'azote. En espérant qu'elle soit obtenue rapidement.
C. HUE
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