La pression est montée d'un cran entre la FNPL et Lactalis, depuis qu'il a envoyé son contrat version 2… sans vouloir en rediscuter avec les présidents de ses groupements fédérés dans le groupe national impulsé par la FNPL. Et cela malgré leur demande insistante. Le résultat du bras de fer engagé sera lourd de conséquences. Et pas seulement pour la FNPL. Si un nombre significatif d'éleveurs signe le contrat contre le mot d'ordre des syndicats, pour une fois à l'unisson, finis les rêves d'OP version light par laiterie de la FNPL. Que dire de celui d'OP transversales prônées à l'Office du lait
Des arguments pour répondre aux menaces
Loin de désarmer, la FNPL a brûlé ses dernières cartouches. Tout d'abord une lettre à Bruno Le Maire. Le syndicat y dénonce le ton menaçant du courrier adressé à 14 300 producteurs dans lesquels tout le monde aura reconnu les « Lactalis ». Il l'alerte aussi sur la situation très délicate qui est la leur et des risques encourus pour la poursuite de leur activité s'ils ne signent pas. Réponse de l'initiateur des contrats : adressez-vous au médiateur. Ce que les groupements Lactalis FNPL ont fait en lui adressant quinze saisines le 23 novembre.
De façon plus officieuse, la FNPL a relayé dans son réseau interne des arguments à destination de ses responsables pour tenter de convaincre les « Lactalis » de ne pas signer. Le titre du communiqué en dit long sur l'âpreté du bras de fer : « Pour mettre définitivement un terme aux menaces et aux mensonges de Lactalis ». Le syndicat y démonte une à une les menaces qu'il dit relayées sur le terrain par les ARC du groupe.
En se défendant de vouloir alimenter une polémique qui devient malsaine, Lactalis dément ces accusations. L'industriel rappelle qu'il n'a pas rompu les négociations mais surtout « a fait des propositions pour l'établissement d'une convention de reconnaissance des OP dans un cadre non commercial ». Opposé au principe d'un contrat tripartite, Lactalis souhaite un contrat individuel négocié collectivement. D'ailleurs, sa version 2 tient pour partie compte des remarques des représentants des groupements.
Il conteste aussi vouloir effectuer un « tri sélectif des producteurs ». « Nous ne laisserons personne sur le bord de la route », affirme Michel Nalet, porte-parole du groupe. Il réfute encore l'accusation de mise sous pression des éleveurs par ses salariés. Pendant ce temps, les 60 000 autres éleveurs français s'adaptent au double prix ou s'interrogent sur la version finale de contrat qui leur sera proposée.
PASCALE LE CANN, JEAN-MICHEL VOCORET
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