Répit pour la filière laitière européenne

Le projet d'accord de 2008 prévoyait une forte diminution des droits de douane de l'Union européenne pour l'importation de beurre et de la poudre de lait. © GAËTAN BALLY/KEYSTONE/MAXPPP
Le projet d'accord de 2008 prévoyait une forte diminution des droits de douane de l'Union européenne pour l'importation de beurre et de la poudre de lait. © GAËTAN BALLY/KEYSTONE/MAXPPP (©)

L'enlisement des discussions repousse la perspective d'une baisse des droits de douane de l'Union européenne sur ses importations de beurre et poudre de lait.

Depuis onze ans, cent cinquante pays essayent, au sein de l'OMC à Genève, de se mettre d'accord pour faciliter leurs échanges en produits agricoles et industriels. Ce qui pour les pays développés, les États-Unis et l'Union européenne signifie diminution des aides à l'agriculture et ouverture un peu plus importante de leurs marchés par la baisse des droits de douane. Onze ans aussi que ce cycle, dit de Doha, cherche à améliorer les économies et la sécurité alimentaire dans les pays les plus pauvres. C'est la raison pour laquelle l'UE a accepté le principe de supprimer ses aides aux exportations agricoles en 2013, et de rompre le lien entre le montant des aides directes et la référence d'un volume de production… C'est déjà le cas pour les céréales et le lait et ce sera généralisé dans la future réforme de la Pac pour toutes les productions, à l'exception peut être des vaches allaitantes.

Onze ans de discussions donc, et ce n'est pas demain qu'un terrain d'entente sera trouvé. La négociation est aujourd'hui complètement enlisée, sans perspective d'accord en 2013, voire 2014. Pour la filière laitière européenne, cette situation sonne comme un nouveau répit. Rappelons que le projet d'accord de 2008 prévoyait une forte diminution des droits de douane de l'UE pour l'importation de beurre et poudre de lait qui, inéluctablement, aura un effet sur l'équilibre des marchés, entraînant le prix du lait à la baisse.

Mais tant qu'il n'y a pas un accord sur tout (agriculture, industrie et services) à l'OMC, la négociation ne peut pas se conclure. Ainsi, en théorie, l'Union européenne pourrait garder son mécanisme d'aides à l'exportation (les restitutions) après 2013. Cependant, dans les futurs budgets agricoles de l'UE post-2013, il n'est plus prévu de fonds pour doper les exportations, sauf crise très grave.

Le retard pris par le cycle de Doha, voire son échec définitif, ne pourra qu'inciter à la conclusion d'accords bilatéraux entre pays. Comme celui déjà en préparation entre l'UE et le Mercosur (Amérique Latine), lourd de conséquences s'il aboutit pour les élevages bovins viande et avicoles européens.

Des accords bilatéraux en ligne de mire

Y aura-t-il des accords bilatéraux signés par l'UE qui pourraient mettre en danger les laitiers européens via des concessions sur nos droits de douane sur le beurre, la poudre et les fromages avec des pays concurrentiels de nos produits laitiers ? Peu de risque a priori à moyen terme. À l'horizon de cinq ans, l'augmentation attendue de la production devrait être absorbée par celle de la consommation… sauf crack en Chine ou en Russie, deux gros acheteurs sur le marché mondial, ce qui s'est déjà vu. Plus complexe et aléatoire est le pronostic à plus de cinq ans. En revanche, si d'ici là accord à l'OMC il y a, le producteur de lait européen le sentira.

HERVÉ DEBÉARN

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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