Si l'objectif d'arriver à des OP par bassins est le même, les moyens d'y parvenir divergent. Tout comme la manière d'envisager une régulation européenne des volumes.
D'un côté, la FNPL avec sa volonté de structurer les OP par laiteries, de l'autre, les syndicats minoritaires (OPL, Confédération paysanne, Apli) regroupés dans l'Office du lait autour du projet de France Milk Board, pour une OP transversale (voir article ci-contre). À entendre les arguments de chacun, l'objectif final serait identique : massifier l'offre à l'échelle des bassins de façon à maîtriser les volumes face aux transformateurs. Mais la méthode pour y parvenir oppose le pragmatisme de la FNPL à l'ambition d'une prise de pouvoir immédiate pour l'Office du lait. Selon la FNPL, il faut partir de l'existant. Car il est utopique d'imaginer qu'une majorité puisse abandonner son groupement ou sa coopérative pour se lancer dans une aventure plus collective. D'autant que d'une entreprise à l'autre, les contrats peuvent être différents. L'objectif n° 1 est de négocier d'une seule voix avec la laiterie. Danger, répliquent les partisans de l'Office du lait : ces OP verticales ont montré leur inefficacité en Suisse mais aussi dans d'autres productions. Elles deviennent vite concurrentes car « manipulées » par le transformateur, et la gestion des volumes est alors impossible. Et quid des coopératives qui affichent individuellement leurs velléités à produire ? Il n'y a pas d'autre salut qu'une OP transversale. Ces deux visions de l'après-2015 s'opposent aussi sur la notion de maîtrise de la production à l'échelle européenne. La FNPL a pris acte des ambitions de l'Europe du Nord et n'imagine pas que le lobby libéral puisse s'affaiblir avant 2015. Utilisons donc au mieux le seul outil de régulation existant, l'intervention, en la rendant plus réactive et ciblée. Les membres de l'Office du lait espèrent encore des choix politiques qui conduiraient à une maîtrise de la production en amont dans le cadre d'une agence de régulation.
DOMINIQUE GRÉMY
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