Blocage sur la transparence des volumes

Le travail d'organisation des producteurs continue. Dans l'Orne, qui compte 70 % d'éleveurs Lactalis, la FDSEA a organisé des réunions d'informations.© DR
Le travail d'organisation des producteurs continue. Dans l'Orne, qui compte 70 % d'éleveurs Lactalis, la FDSEA a organisé des réunions d'informations.© DR (©)

Les représentants des groupements Lactalis ont jeté l'éponge le 27 septembre. L'industriel envoie une nouvelle proposition en octobre.

C'était la journée de la dernière chance. Les dix représentants des producteurs Lactalis – émanation FNPL – rencontraient, le 27 septembre, le groupe Lactalis pour la cinquième fois. Motif : négocier la proposition de contrat envoyée fin mars par le Lavallois. Ils ont jeté l'éponge. Les deux parties n'ont pas trouvé de terrain d'entente sur l'enjeu majeur de ces prochaines années : l'accès à l'information sur les volumes. Pour les producteurs, ce sera une clé décisive après 2015 pour une relation d'égal à égal avec l'industriel. « Nous voulons être partie prenante dans l'adaptation des volumes au marché. Cela nécessite d'organiser la transparence. En aucun cas, nous ne voulons prendre la place de l'entreprise pour les gérer », insiste Franck Guéhennec, coordinateur du groupe de négociation. Que propose la délégation ? Une signature tripartite du contrat, c'est-à-dire par le producteur concerné et Lactalis, mais aussi par les futurs représentants des producteurs Lactalis de chaque bassin laitier. En amont, un contrat-cadre donnerait une base commune à tous les producteurs Lactalis. Il serait signé par le Mayennais et les présidents de groupements mandatés à l'échelle nationale. « Ce dispositif évite la relation directe entre le producteur et Lactalis. Que peut-il peser dans un face-à-face avec une entreprise de 5,5 milliards de litres ? La réponse est : rien. »

D'autres négociations menées en parallèle

De même, le contrat d'application tripartite signé au niveau régional protégerait chaque groupement de ce face-à-face. Les dix producteurs mandatés ont reçu une fin de non-recevoir du Mayennais. Celui-ci a bien compris que cette signature tripartite l'empêchera de réviser des clauses de contrat sans en informer les représentants, à commencer par la clause « volumes ». « Pas question d'une signature tripartite du contrat », affirme de son côté Denis Tandé, président du groupement des ex-Bridel (Ille-et-Vilaine) qui rassemble 1 700 producteurs. « Les informations mentionnées dans le contrat sont confidentielles. Elles concernent uniquement le producteur et Lactalis. » À l'instar des groupements Lactalis de Laval (900 producteurs) et Domfront (610), son organisation reste attachée à une relation privilégiée avec l'industriel. Par crainte de se retrouver noyés dans une union régionale, ils n'ont pas donné suite au projet de création de « l'Association des groupements Lactalis du bassin laitier du grand Ouest » qui rassemblent 3 000 producteurs. Ses statuts seront déposés le 10 octobre. « Elle se dit asyndicale mais les producteurs n'y croient pas. » Ces groupements mènent des négociations parallèles.

« Nous voulons un contrat identique signé par nos 14 500 producteurs, qu'ils soient organisés ou non et quelle que soit leur obédience syndicale », précise de son côté Lactalis. Il va leur adresser une nouvelle version de contrat au plus tard à la mi-octobre. L'unité des producteurs, affichée en ne signant pas la première version, risque d'être mise à mal si un certain nombre franchit le pas cette fois-ci. Or, en dehors de la transparence sur les volumes, l'autre enjeu est un pool de producteurs fort.

CLAIRE HUE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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