En grande surface, un litre de lait portant la mention « Montagne » se vend, en moyenne, 0,20 € plus cher qu'un lait standard. « Soit un différentiel de valorisation de 200 €/1 000 l sans que rien ne revienne aux producteurs », explique Yannick Fialip, responsable de la section lait à la FRSEA Auvergne. Constatant que près de 150 millions de litres de lait de consommation vendus en France le sont sous cette appellation, les producteurs du Massif central ont créé, en octobre dernier, l'Association des producteurs de lait de montagne (APLM) dont le but est de gérer collectivement une marque commerciale Montagne, avec l'espoir d'obtenir une plus-value pour les producteurs.
« Avec un potentiel de 300 à 400 millions de litres de lait impliquant près de 4 000 éleveurs dans le Massif central, nous pouvons tripler cette production Montagne très prisée des consommateurs. Ce marché représente une réelle occasion de fixer le lait sur un territoire où la production est, en moyenne, inférieure de 100 000 l par exploitation par rapport aux zones de plaine et où les coûts de production y sont, en revanche, de 10 à 15 % plus élevés », poursuit Yannick Fialip. Dans le Massif central, un tiers du lait est transformé en fromages. L'APLM a pour objectif d'identifier la moitié du lait de consommation en lait de montagne.
Massifier l'offre
Le lancement officiel de la marque aura lieu au Sommet de l'élevage, le 5 octobre prochain. Le schéma économique doit permettre aux éleveurs d'entrer dans un partenariat avec les autres acteurs de la filière, un partenariat dans lequel l'APLM sera détentrice de l'appellation Montagne et interviendra dans sa promotion. Les producteurs signent aujourd'hui leur engagement dans la charte de la marque Montagne. « Nous aurons au moins 500 adhérents début octobre. L'objectif est de nous rendre incontournables dans la filière lait de montagne en massifiant l'offre », poursuit Yannick Fialip. L'association a lancé une étude sur le positionnement marketing du lait de montagne. Des partenariats sont pour l'heure conclus avec certaines entreprises dont Sodiaal. Le Glac et Lactalis sont également impliqués. Du côté de la grande distribution, on ose déjà des publicités racoleuses : « Nous emballons le lait des petites exploitations du Massif central dans des bricks de carton pour limiter l'impact en CO2 » pour Auchan, tandis que Carrefour vante « le goût typé de son lait de montagne demi-écrémé qui provient de ses origines traditionnelles ». L'avenir dira de quelle façon les entreprises et surtout la grande distribution sont prêtes à intégrer les producteurs autrement qu'en simples apporteurs de matière première dans un circuit déjà bien rodé… sans eux.
MONIQUE ROQUE-MARMEYS
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