En seulement sept ans, Solarec, filiale de la coopérative belge LDA Coop (Laiterie des Ardennes), a plus que doublé les volumes de lait transformés, passant de 600 millions à 1,4 milliard de litres. Cette phase d’expansion répondait à une logique d’efficacité économique sur le marché international des commodités, souligne son directeur, Louis Ska : « Sous peine de disparaître, l’enjeu était de saturer et de moderniser notre outil industriel, afin d’optimiser nos coûts et d’atteindre une taille critique nécessaire pour offrir un prix le plus rémunérateur possible aux producteurs, sur la base d’un business model tourné principalement vers l’export. » Sur son site historique de Recogne, le remplacement des tours d’ancienne génération a permis d’améliorer les capacités de séchage. Le développement de la collecte s’est d’abord fait par croissance interne auprès des 2 000 adhérents LDA (970 Ml) : tous les volumes sont collectés sans limite, ni prix différencié. Puis, Solarec a ouvert son capital à des acteurs minoritaires transfrontaliers : luxembourgeois, allemands et français. Le GIE Avesnois-Lait livre l’intégralité de sa collecte (35 Ml), et plus récemment Laitnaa, jusqu’à 50 Ml (20 %).
L’usine de mozzarella en service en 2021
Ainsi, avec 10 % des volumes (900 000 tonnes), Solarec se positionne aujourd’hui comme un acteur majeur des poudres maigres. Elle exporte 85 % de sa production de poudre et de beurre (50 % vers l’UE et 50 % au grand export). Les 200 Ml de lait UHT sous MDD sont surtout destinés au marché belge, mais aussi français et néerlandais. « Le volume est là, souligne Louis Ska. L’idée est désormais de transformer autrement en créant de la valeur sur toutes nos familles de produits, afin de mieux préserver les producteurs de la volatilité. » Comme Milcobel, Solarec mise sur la mozzarella, avec la mise en route d’une usine prévue en septembre 2021. Conçue pour traiter 300 Ml – soit 35 000 t de fromage –, elle doit monter en puissance progressivement jusqu’en 2023. Elle a aussi décidé d’investir dans une ligne de production de beurre en plaquettes de 2 kg pour la viennoiserie, dont la mise en service est programmée en janvier. Au total, ce sont 70 M€ qui ont été investis, pour un prix moyen versé aux adhérents de 348,7 €/1 000 l en 2019. Cela permettra de libérer des volumes sur le site de séchage, où une nouvelle tour de séchage dite « basse bactério » est en cours de construction. Mais si Solarec achète ponctuellement du lait Spot, la stratégie du volume se limitera désormais à absorber sa croissance interne, évaluée à 4 % par an auprès d’adhérents LDA, toujours collectés sans restrictions.
Jérôme Pezon
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou