
Ils sont malins ces distributeurs, surtout quand il s'agit de communiquer tout en dopant leurs ventes. Ne soyons pas dupes. Si Lidl a annoncé, la veille du Salon de l'agriculture, la création d'un fonds de soutien à l'élevage français, c'est d'abord pour assurer la quiétude sur son stand imposant au coeur du hall 1. Astucieux, quand la colère gronde comme jamais dans les rangs des éleveurs et qu'on veut profiter du Sia pour communiquer auprès des consommateurs. Car la stratégie récente de Lidl France est de changer son image de discounter pour devenir une enseigne comme les autres, qui joue la carte de la qualité et de la proximité des produits. Pour lui, c'est à 90 % des MDD. Sur chaque litre de lait de sa marque Envia vendu du 1er mars au 1er septembre, Lidl s'est donc engagé à reverser aux éleveurs 0,03 €/litre. « Chaque semaine, les quantités vendues seront vérifiées par huissier », détaille Michel Biero, l'un des huit gérants de Lidl France.
Les industriels du lait montrés du doigt
Sur les 240 millions de litres de lait annuels commercialisés par Lidl, cette initiative devrait générer un fonds de 3,6 millions d'euros. La somme est importante, mais à relativiser au regard des investissements publicitaires presse, télé et radio consentis par l'enseigne. Comment sera reversé ce fonds ? Sur ce point, tout n'a visiblement pas été vraiment réfléchi.
« L'annonce d'un fonds destiné au syndicat JA était une erreur de communication », précise Michel Biero. En revanche, la communication concernant la filière était bien mieux calée, histoire d'appuyer là où ça fait mal et où ça divise. « Ce dispositif est le moyen de s'assurer que l'argent arrivera bien aux agriculteurs. Lors des tables rondes 2015, nous avions accepté des hausses de nos fournisseurs, sous réserve qu'elles profitent aux producteurs. Cela n'a pas été vraiment le cas. » Montrés du doigt, les industriels du lait.
JEAN-MICHEL VOCORET.
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